Chouette, on réédite une à une les enquêtes du commissaire Salvo Montalbano en format poche ! et je ne les ai pas encore toutes lues ... Du bonheur en perspective.
Je n’ai pas résisté en passant à la librairie et suis immédiatement retombée sous le charme du meilleur policier de Vigata, de Sicile, d’Italie, que dis-je, d’Europe ….
Sans quitter – ou presque – le bord de la Méditerranée qu’il admire depuis la terrasse de sa maison de Marinella, ou les quais du port où ont fait escale un yacht et un navire de croisière suspects, il va résoudre une affaire d’ampleur internationale. Tout commence avec la découverte d’un cadavre dans un canot. Naturellement. On ne tardera pas à en trouver un second. Que venaient-ils faire dans cette galère ?
Là n’est que l’écume des choses. Le cœur de cette aventure, c’est une rencontre, un coup de foudre aussi soudain que réciproque entre une jolie jeune femme et Salvo. Immédiat, dévastateur, comme il n’imaginait pas qu’à plus de cinquante ans, il pouvait encore en ressentir. Montalbano va en perdre le sommeil et l’appétit, c’est dire !
La problématique de l’âge revient souvent sous la plume du célèbre écrivain. Il l’éprouve lui-même et la décrit avec une tendre affection. La réponse qu’il en donne est claire : on peut tomber amoureux à tout moment de la vie. Ce n’est pas seulement le désir de possession ou l’attrait de la chasse. C’est un sentiment d’autant plus humain et noble qu’il est ici partagé. Même si notre héros a, depuis des années, des engagements avec Livia, son éternelle fiancée. Cependant, l’histoire ne se termine pas comme on peut l’imaginer. Le devoir impose sa loi, le destin aussi.
Alors, l’espace de quelques heures, nous retrouvons les personnages familiers de cette commedia del arte de bord de mer : Mimi Augello, l'inspecteur toujours disponible pour les missions dangereuses (dans le lit d’une femme avide de caresses), le gentil Fazio et sa manie de l’Etat Civil, l’inénarrable Catarella et sa façon d’estropier les mots – j’adore les interprétations du dialecte sicilien de Serge Quadruppani – les bisbilles avec le médecin légiste bougon … Un épisode très bien troussé, une bonne cuvée.
L’Âge du doute (L’Eta del dubbio publié en 2008 en Italie, 2013 en France), thriller par Andrea Camilleri, traduit du sicilien par Serge Quadruppani, éditions Fleuve en format poche, 261 p. 6,80€
Une question me taraude : sur un site de vente en ligne bien connu, la version papier de ce livre en format poche est tarifée à 6,80€ tandis que la version numérique est affichée à 8,99€ ...