Le cas Uber me semble assez représentatif et caricatural du discrédit dans lequel devrait tomber la doxa libérale et ses adeptes de la secte de la Croâssance, tout comme de la « nouvelle économie », au travers d’une étude de cas très concrète, pragmatique et factuelle, puisqu’on nous accuse, dès qu’on est contre, de ne point l’être, et seulement de doux rêveurs déconnectés de la réalité Sauf que. Souvenez vous des discours des libertarés et des peu politisés lors de l’épisode des manifestations de taxis avant l’été pour protester contre la concurrence déloyale (c’est le moins qu’on puisse dire…) de la société de VTC. . « oui, c’est une caste qui défend ses intérêts, son monopole, c’est pas normal qu’ils paralysent la France, ils nous prennent en otage… Où est le mal que je sois chauffeur chez Uber, si c’est pour arrondir mes fins de mois... », toussa toussa. Sauf que. Pour répondre à cette concurrence, les chauffeurs de taxi ont proposé des offres commerciales très alléchantes la nuit et le week end, quitte à travailler à perte. Réponse d’Uber : une baisse de 20 % de la rémunération de ses chauffeurs… Qui découvrent alors les joies de la flexibilité, qu’ils ne sont pas des salariés comme les autres, et Uber pas une entreprise philanthropique… Victimes de son libéralisme sauvage, ils manifestent donc, à juste titre, leur mécontentement, songent à se syndiquer, tentent de défendre leurs intérêts… Et reproduisent donc les mêmes modèles sociaux qu’eux et leurs clients critiquaient hier, en se croyant plus modernes.. Et la boucle est bouclée. Bienvenue dans le nouveau monde de l’ubérisation de l’économie. CQFD.
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