C’est à Athènes que sont nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne ; Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
Rendons lui donc hommage, en ces temps où certains voudraient la faire passer pour un vilain petit canard.
Athènes est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte environ 665.000 habitants intra-muros. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de trois millions.
Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde. Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le néolithique sur le site de l'Acropole. Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique est organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
Athènes est fondée formellement vers -800 par la réunion de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. En tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils peuvent résister aux hordes de pillards qui terrorisent la région.
Athènes est l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire avant JC. Son âge d'or est atteint sous Périclès, au Ve siècle avant JC, où sa domination est à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes est qualifiée de « capitale de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforme la ligue de Délos en un véritable empire qui est dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'oppose à Sparte.
Le philosophe Aristote né en -384 participe beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critique la démocratie athénienne.
La bataille de Chéronée, remportée en -338 par Philippe II, fait entrer Athènes dans le nouvel empire macédonien. La cité, qui demeure le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficie jusqu'au IIe siècle avant JC de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement. Après la mort d'Alexandre le Grand en -323 et le découpage de l'empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombre dans l'oubli.
L'Agora
Conquise par le Romain Sylla, en -86, Athènes perd ses remparts et son rôle politique mais reste néanmoins un véritable phare intellectuel. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copient les œuvres d'art et les mœurs et ne cessent d'embellir la ville... Aux alentours de l'an 1, la ville compte environ 300.000 habitants.
Plus tard, l'empereur Hadrien (117-138), particulièrement attaché à la Grèce, continue les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs sont construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fait bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos; il édifie plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
Après la chute de Rome, sous l'Empire byzantin, Athènes perd beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonne la destruction de tous les temples païens. Il fait cependant une exception pour Athènes : ils seront désaffectés et convertis en églises. Justinien fait appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devient la cathédrale de la ville. Les temples sont dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. De nombreuses églises byzantines sont érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
En 1146, la ville est prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'empire latin de Constantinople en 1204, les Français mettent en place un duché d'Athènes. Il est conquis par les Catalans, avant d'être repris par des Florentins. Ces derniers rendent à la ville une partie de son éclat. Le Parthénon est transformée en manoir.
En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes est conquise par les Ottomans. Les Turcs entourent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé). Le Parthénon devient une mosquée et est doté d'un minaret. L'Erechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes est assiégée par les troupes de Venise, une bombe tombe sur le Parthénon. Le temple est presque totalement détruit. La dégradation se poursuit au début du XIXe siècle.
La population d'Athènes décline fortement. Des quartiers entiers de la ville sont détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes est libérée de l’occupation turque. En 1826 et 1827, les Turcs assiègent l’Acropole. Toutes les tentatives pour le libérer échouent. Les troupes de Rachid Pacha prennent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restent jusqu’au 12 avril 1833. La ville est quasiment inhabitée lorsqu'elle est proclamée capitale du Royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle est rebâtie dans les décennies qui suivent.
Académie d'Athènes
Le gouvernement s'installe dans une ville en ruines. Les églises sont reconverties pour accueillir les ministères. Les architectes bavarois du roi Othon proposent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville est ensuite laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marque alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, est achevé en 1838 sur la place Syntagma. De grandes maisons néo-classiques émergent de terrains vagues à peine déblayés.
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916. Après la guerre gréco-turque et la "Grande Catastrophe" de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie mineure entraîne dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisent une famine systématique qui fait de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commence après que les forces de police ont tiré sur une manifestation, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurent l’ordre après d’intenses combats de rue.
La croissance d'Athènes est très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommence à croître.
L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporte de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
A voir un jour !
D'après Wikipédia