S’exposer régulièrement à la lumière du soleil nous permet de produire plus de vitamine D. Plus de soleil et donc plus de vitamine D à l’adolescence semble retarder le développement de la sclérose en plaques. Être en surpoids à l’adolescence semble avoir l’effet contraire. Ce sont les 2 principales conclusions de cette étude de l’Hôpital Universitaire de Copenhague. Bref, l’étude, publiée dans la revue Neurology, confirme une nouvelle fois, le soleil et la vitamine D associée comme des facteurs protecteurs contre la maladie.
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte les nerfs dans le cerveau et la moelle épinière. La maladie touche environ 2,5 millions de personnes dans le monde et 80.000 personnes environ en France. C’est la première cause de handicap non traumatique chez l’adulte jeune. La maladie se caractérise par une réaction inflammatoire développée contre la myéline du SNC (système nerveux central) qui protège les fibres nerveuses, et détériore ainsi la qualité des influx nerveux. Dans la plupart des cas, cette maladie évolue par poussées avec apparition de un ou plusieurs signes neurologiques.
Avec cette étude, c’est une nouvelle confirmation de l’effet positif » vitamine D » : S’il a toujours été difficile de déduire une relation de cause à effet entre vitamine D et SEP parce que les patients atteints pourraient partager un autre facteur encore inconnu ou facteur de confusion qui augmente leur risque de sclérose en plaques, de nombreuses études ont déjà suggéré l’association entre exposition au soleil et vitamine D, et risque moindre de développer une sclérose en plaques (SEP). Si la supplémentation n’est pas recommandée dans l’attente de recherches plus poussées, de faibles niveaux sanguins en vitamine D ont également été associés par d’autres études à une augmentation du nombre de lésions cérébrales et à une maladie plus active chez les personnes atteintes de SEP.
Enfin, une récente étude génétique de l’Université McGill a montré l’association entre des niveaux génétiquement réduits de vitamine D et la susceptibilité à la SEP.
Le soleil, un facteur protecteur et retardateur : Le Dr Julie Hejgaard Laursen, de l’Hôpital Universitaire de Copenhague apporte une précision avec son étude : l’exposition au soleil durant l’adolescence affecte l’âge d’apparition de la maladie. L’étude menée auprès de 1.161 patients atteints de SEP a pris en compte
- leurs niveaux de vitamine D à partir de prélèvements sanguins,
- leurs habitudes d’exposition au soleil à l’adolescence,
- leurs apports alimentaires en vitamine D,
- leur éventuelle supplémentation en vitamine D. L’analyse constate que,
· 88% des participants avaient été exposés chaque jour à la lumière du soleil,
· les participants qui ont passé du temps au soleil chaque jour avaient un début moyen de SEP » retardé » de 1,9 ans vs les participants moins exposés,
· le participants exposés ont développé la maladie à l’âge moyen de 32,9 ans vs 31 ans pour les moins exposés.
Le surpoids, un facteur de risque révélé par cette étude: les participants en surpoids à l’âge de 20 ans ont développé la maladie
· 1,6 ans plus tôt que ceux qui étaient de poids moyen,
· 3,1 ans plus tôt que ceux qui étaient en insuffisance pondérale.
Ainsi, les 18% de participants en surpoids à l’adolescence ont développé la maladie à un âge moyen de 31 ans.
Résumons : rayons UVB et vitamine D s’avèrent associés à une apparition retardée de la SEP, surpoids et obésité à un développement anticipé. Cette nouvelle association peut s’expliquer par des niveaux circulants inférieurs de la vitamine D en cas de surpoids.
Enfin, s’il faut tenir compte du biais lié aux souvenirs, chez les participants, de leur exposition au soleil à l’adolescence, ces résultats s’avèrent concordants avec ceux de précédentes études.
Source: Neurology October 7, 2015, doi: 10.1212/WNL.0000000000002075 Association between age at onset of multiple sclerosis and vitamin D level–related factors
Lire aussi : SCLÉROSE en plaques: Le manque de vitamine D décisif dans la maladie-