Hommage à Nina Couto

Photographe, merci de me permettre de publier ce cliché, je n’ai pas pu te demander ton autorisation. Bravo d’avoir su saisir ce regard. Je voudrais beaucoup savoir qui tu es, tu peux m’écrire stp ? : contact@lalettregourmande.com

Bonjour,

J’avoue ne jamais avoir réfléchi à « comment aborder un tel sujet » avant, mais voilà, je ne voulais, ni ne pouvais, laisser passer le décès très brutal de Nina Couto, sans lui rendre un hommage. Put**n, je suis super émue…

Pour les quelques qui ne connaissent pas Nina, si je devais résumer, je dirais que Nina a été une des premières, si ce n’est LA première, à faire parler du cake design en France, à grande échelle, j’entends. Originaire du Brésil, où le cake design est bien plus vieux qu’en France, elle a trouvé un moyen d’expression supplémentaire pour son âme d’artiste à travers les gâteaux décorés avec de la pâte à sucre.

Pour moi, Nina, c’est LA première prof… un peu comme la maîtresse de petite section de maternelle, celle que tu n’oublies jamais. Si moi je suis un bébé, Nina, elle, j’ai presqu’envie de dire qu’elle a tout vu du cake design. L’époque où on faisait la pâte à sucre ou bien on galérait à aller la chercher dans le 12ème chez Artgato, l’explosion des wedding cakes, les galères pour obtenir un vrai statut, la parution d’un livre en français, à l’attention du grand public… Elle a tout vu, et Dieu seul sait qu’elle en aurait, des choses, à raconter. Pour le peu que je sais, Nina, de par sa personnalité faisait l’unanimité. Si on pouvait trouver « simples », ces gâteaux, cela n’enlève rien à leur beauté et surtout rien à leur goût (j’vous jure !!!). Nina était souriante, dynamique, et avenante.

Je n’oublierai jamais, mon premier atelier de cake design, en 2009, les heures passées à l’époque sur son blog, le stress dans l’attente d’une réponse à mon mail pour faire un atelier. Les ateliers étaient tellement rares, donc y assister était pour moi un truc de fou !!! Au cours de ce premier atelier, nous avons fait de la pâte à sucre, un modelage et couvert un gâteau. Je ne vous raconte pas l’étendue de ma marge de progression…enfin passons..

Aujourd’hui plus que jamais, je tenais à dire que, selon moi, les gens décèdent, mais ne disparaissent pas. Le talent ne disparaît pas…

Non mais soyeux sérieux, les gars : comment peut on dire que les gens ont disparaissent quand ils décèdent ? Ce terme n’est pas approprié du tout.  Avec tout ce que Nina a laissé, comment dire qu’elle a disparue: tous les gens qu’elle a formés, et qui a leur tour ont formé, son livre vendu à je ne sais combien d’exemplaires, le développement du cake design pour être ce qu’il est aujourd’hui mais qui a commencé avec Nina (entre autres)…les gens comme moi, qu’elle a lancés sur la route. Bref, Nina n’est plus mais Nina reste, ancrée, là… Nina reste, c’est dans l’air, elle occupe les cœurs, les pensées, et les gestes de bien des gens.

Alors je ne sais pas où est Nina, mais j’ose croire que c’est pour elle un moment de repos, de calme. Pousser le cake design, monter son entreprise, rendre heureux X couples de mariés et Y personnes qui fêtaient d’autres évènements de vie, former des cake designers, écrire un livre… Aimer son fils, aimer son mari, et sourire, toujours… C’est sûrement fatiguant parfois. Donc maintenant, c’est le repos. Pour ceux qui restent, c’est trop tôt, peut être aussi pour Nina, mais malheureusement personne ne décide et personne ne peut refuser.  Alors Nina, repose toi, tout doucement, en paix, vole, passe au Brésil, plane…

Au revoir Nina…

Livy.