À 14 h 45, un ronflement de moteurs qui augmente insensiblement d'intensité et devient considérable, nous fait quitter pendant quelques instants le bureau. Du perron de l'hôtel de ville, nous voyons s'avancer en plusieurs lignes, une escadrille de vingt-trois aéros partant en expédition. Elle se dirige vers le nord-est, et, sur un signal donné par une fusée tombée de l'un d'eux, les appareils se dispersent et accélèrent l'allure.
Vingt minutes après, ils commencent à repasser ; nous en comptons dix-huit - ensuite des sifflements se font entendre et une dizaine d'obus arrivent en ville.
Le lendemain 13, nous apprenons, par le communiqué, qu'une escadrille de dix-neuf avions a lancé cent-quarante bombes sur la gare de Bazancourt où des mouvements étaient signalés.
Paul Hess dansReims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos