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Même le Président du Conseil Constitutionnel s'engage contre la réformite qui frappe les Présidents en matière institutionnelle. Un sujet où Fillon peut laisser une empreinte majeure.
Depuis plus de deux siècles, la même Constitution régit le fonctionnement de la Nation la plus importante au monde : les Etats-Unis d'Amérique.
Pendant ces deux siècles de stabilité institutionnelle, la France a connu plus de 15 Constitutions pour s'en tenir aux vrais changements institutionnels profonds : trois monarchies constitutionnelles, deux Empires, cinq Républiques … Et encore ces chiffres n'intègrent-ils pas les nombreuses modifications ponctuelles…
Comment rapprocher cette longévité d'un côté et cette consommation accélérée de modifications de l'autre ?
Nicolas Sarkozy a décidé d'ajouter sa strate institutionnelle. François Fillon en est l'organisateur.
Quelle est la vraie différence entre la Constitution Américaine et la version française ?
D'un côté, il y a un élu qui doit composer avec de vrais pouvoirs. De l'autre, il reste un monarque qui se juge dépositaire de la volonté populaire et qui n'a en face de lui aucun vrai contre-pouvoir.
Dans le premier cas, les pouvoirs ont appris à se respecter, à se limiter, à négocier. La négociation est quotidienne, permanente.
Dans le second cas, tout n'est tranché que par la force.
C'est ce rapport de forces qui est atypique dans l'exercice moderne des pouvoirs.
Là réside actuellement toute la responsabilité de François Fillon dans l'exercice de sa fonction de Premier Ministre : ajouter une strate de mesures qui ne règlent rien mais bien davantage dans un contexte d'affaiblissement de la fonction de Premier Ministre qui ne modèrent pas cette approche du monarque aux pouvoirs absolus et sacrés, seul dépositaire de la volonté populaire.
Une inflexion significative ne semble plus à exclure face à une réforme qui devient de plus en plus incertaine.