The Kennedys UK // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Au fil des années, BBC One trouve toujours le moyen de tenter de nouvelles expériences dans le registre de la comédie familiale. Elle a souvent échoué à trouver la comédie qui pourra nous séduire, en grande partie car les choix de comédies sont souvent fades. Du coup, avec l’arrivée de The Kennedys, j’ai été voir cette comédie avec des pincettes. Je savais qu’elle pouvait me séduire mais aussi elle pouvait être la pire erreur. Basé sur les contes d’Emma Kennedy, The Kennedys nous raconte ce que c’est que de grandir comme un garçon manqué à Stevenage (Hertfordshire). Il y a quelque chose qui fonctionne assez bien dans cet objet et c’est le visuel. On retrouve certes tous les tics des drames de BBC mais globalement, c’est aussi une façon de faire un lien avec ce que la chaîne sait faire de mieux : les dramas. Avec cet épisode elle veut tout de suite nous mettre dans l’ambiance. Outre le côté un peu flou de l’image et ce voile ultra lumineux qui n’est pas sans rappeler celui d’un Broadchurch (ITV) ou de bien d’autres séries, c’est pour une fois réussi. C’est rare que les comédies de BBC One soient aussi intéressantes d’un point de vue visuel. Après, les britanniques sont aussi très forts pour ce qui est des séries d’époque. Du coup, raconter l’histoire de The Kennedys dans les années 70 était une autre bonne idée. Cela ne veut pas dire que la série est sophistiquée mais elle veut nous raconter comment la banlieue a découvert la sophistication du monde.
Le point de vue 70s est peut-être ce qu’il y a de plus intéressant aussi dans cette série. Cela permet de cacher parfois une misère derrière de belles images. Mais The Kennedys a aussi un solide casting constitué de comédiens comme Emma Pierson (SunTrap, Dead Boss) qui s’est déjà fait un nom dans le monde de la comédie et qui ne s’en sort pas trop mal ici. On a récemment pu la voir dans Absolutely Anything. Si le film est raté, elle aide malgré tout à le sauver en partie. Nous avons également Harry Peacock (Les voyages de Gulliver, Toast of London) qui parvient là aussi à nous offrir de bons moments de comédie. Lui qui a déjà participé à des comédies assez originales comme Toast of London démontre un certain talent ici. C’est une force que d’avoir un bon casting dans une série comme celle-ci. Peut-être car cela permet aussi de cacher la misère là aussi. Sauf que non, The Kennedys est réussie et ce n’est pas une question de misère. Mais de tout un tas d’autres choses. En effet, si cette série est assez réussie c’est plutôt car elle fonctionne sur des répliques simplistes, du comique de situation développé de façon très calme et posé, sans chercher à en faire des tonnes. Beaucoup de comédies de BBC One ont tenté de faire dans le registre de la comédie familiale ridicule, qui veut nous faire rire absolument ou alors l’inverse mais il y a étrangement quelque chose d’assez équilibré ici que je ne retrouve pas ailleurs.
Lucy Hitchinson, la petite Emma, nous offre à côté de ça une performance assez convaincant dans l’ouverture de l’épisode et c’est peut-être aussi cette scène qui a gagné toute mon attention et m’a permis de pénétrer au mieux l’aventure The Kennedys. Les parents d’Emma sont également de bons partis pour l’univers de The Kennedys : Katherine Parkinson (The IT Crowd) ou encore Dan Skinner (Shooting Stars). Je suis assez optimiste face à la suite de cette saison. The Kennedys peut rapidement devenir une très bonne comédie au delà de ce premier épisode d’exposition. Bien entendu, nous avons aussi cette « dîner party ». Il y a d’ailleurs dans cette série quelque chose de Raised by Wolves (Channel 4) même si ce n’est pas forcément la meilleure référence que je puisse trouver (à la fois pour donner envie de jeter un coup d’oeil à The Kennedys mais aussi pour apprécier ce premier épisode). Finalement, ce nouvel épisode était assez réussi dans son ensemble car le créateur de la série trouve un moyen de s’offrir une comédie qui cherche à nous faire rire sans en fair des tonnes et sans nous faire rire tout le temps pour autant. C’est aussi un premier épisode qui nous permet de présenter l’univers et les personnages de façon assez intelligente.
Note : 5.5/10. En bref, pas mal du tout.