Chroniqué par Coxe
:star: Criminal Loft de Armelle Carbonel
Broché : 432 pages
Editeur : Editions Fleur Sauvage
Date de sortie : 4 septembre 2015
Collection : THRILLER
Langue : Français
ISBN-10 : ??
ISBN-13: 979-1094428047
Prix : 19,95€
Disponible en liseuse : OUIRésumé :
Sanatorium de Waverly Hills. Six hommes et deux femmes, reconnus coupables par la justice américaine et enfermés dans le couloir de la mort. Huit candidats sélectionnés pour participer au reality show le plus brûlant qui ait jamais existé. Chacun d’eux devra vous convaincre qu’il mérite de vivre.
Mon Avis :
Dans Criminal Loft, Armelle Carbonel, aussi joliment nommée « La nécromancière », reprend les codes du reality show pour tisser la trame d’un thriller psychologique à huis clos superbement intense, oppressant et perturbant.
Les producteurs de Criminal Loft braquent les projecteurs sur huit candidats, des êtres inhumains, façonnés par l’ombre, condamnés à l’injection létale. Ces derniers vont vivre l’expérience dans le lieu le plus hanté des Etats-Unis, le Sanatorium de Waverly Hills de Louisville dans l’État du Kentucky.La dernière partie a sonné pour chacun de ces prédateurs, à l’exception d’un seul qui recouvrera la liberté. Mais qui aura le droit à la vie ? Qui sera juge de ce droit vital ou arbitre de la cruelle sentence ? Le public évidemment.
Le récit nous est conté par John T., un dangereux criminel dont la réputation n’est plus à faire tant pour son parcours sanglant que pour son impertinence légendaire. Au travers de son regard, nous découvrons les errances, les épreuves et les sentences vécues par les candidats. Ce sont des individus à l’instinct aiguisé, des fins stratèges prêts à en découdre pour réchapper au couloir de la mort. Ils se sondent, se jaugent, se décortiquent presque littéralement pour se saisir des fêlures intimes, des tourments de chacun.
« Pour gagner, il ne faut pas être meilleur. Il faut être pire. »
Dans un décorum horrifique, le Sanatorium de Waverly Hills où d’innombrables histoires glaçantes en empreignent encore les murs, tout concourt à décupler le malaise ambiant et perturber l’équilibre mental tout relatif des candidats. Dans ce vivier de meurtriers truffé de micros et de caméras, règne un climat qui catalyse les pulsions meurtrières et une paranoïa latente. Cette sensation est renforcée par les invectives d’une voix de l’Ombre machiavélique qui surveille en continu ses candidats.
On assiste alors à une téléréalité qui flirte avec les extrêmes tout en attisant le fanatisme de téléspectateurs déculpabilisés. Un public jouissant de l’indécence, s’abreuvant avec délectation des plus bas instincts humains, de la déviance et se complaisant dans l’immoralité.
L’auteur pose un regard critique sur notre société toujours plus avide d’images obscènes ou violentes que l’on regarde entre nos doigts, nous incorrigibles voyeurs. C’est une fiction que l’on peut aisément transposer sur notre actuelle réalité de plus en plus décadente, en quête vive d’omniscience ; d’un tout savoir, d’un tout voir.
Criminal Loft a aussi le don de jouer avec notre ambivalence toute humaine, de poser un cas de conscience par rapport à ces individus qui ont bafoué la vie. Ces êtres sans pitié méritent-ils la compassion, l’absolution? Qui méritent vraiment ce châtiment qu’est la condamnation à mort ?
L’immersion dans l’esprit du narrateur, John, est une expérience troublante. L’écriture ciselée, entre lyrisme et cynisme, dévoile des pensées des plus perverses, abjectes en passant par des échappées oniriques qui visitent le passé sordide du narrateur : la genèse d’un psychopathe. Armelle Carbonel campe des personnages très sombres à l’esprit tortueux et torturé. La minutie employée pour dépeindre chaque profil psychologique est époustouflante. Leur complexité, leur instabilité en sont presque palpables, parfois s’en est à peine supportable.
La tension montant crescendo de Criminal Loft est magistralement orchestrée. Finement articulée, la subtilité de la trame révèle son entier relief à la toute fin seulement. D’ailleurs certains choix dans l’intrigue, sans céder à l’évidence, sont plutôt brillants de par leur cohérence.
Criminal Loft est une lecture anxiogène et étrangement délectable qui happe son lecteur au supplice, tiraillé entre sa conscience et sa morale. C’est plus fort que soit, on veut avoir le fin mot, on souhaite savoir comment se clôt cette terrible machination télévisuelle en se demandant si la liberté, la libération revêt le même sens pour tout un chacun.
J’ai découvert Armelle Carbonel, une auteure à la plume percutante et douée pour ne pas ménager son lecteur. Je compte bien suivre les prochains méfaits de la Nécromancière à présent.
Chroniqué par Coxe
:star: Criminal Loft de Armelle Carbonel
Broché : 432 pages
Editeur : Editions Fleur Sauvage
Date de sortie : 4 septembre 2015
Collection : THRILLER
Langue : Français
ISBN-10 : ??
ISBN-13: 979-1094428047
Prix : 19,95€
Disponible en liseuse : OUIRésumé :
Sanatorium de Waverly Hills. Six hommes et deux femmes, reconnus coupables par la justice américaine et enfermés dans le couloir de la mort. Huit candidats sélectionnés pour participer au reality show le plus brûlant qui ait jamais existé. Chacun d’eux devra vous convaincre qu’il mérite de vivre.
Mon Avis :
Dans Criminal Loft, Armelle Carbonel, aussi joliment nommée « La nécromancière », reprend les codes du reality show pour tisser la trame d’un thriller psychologique à huis clos superbement intense, oppressant et perturbant.
Les producteurs de Criminal Loft braquent les projecteurs sur huit candidats, des êtres inhumains, façonnés par l’ombre, condamnés à l’injection létale. Ces derniers vont vivre l’expérience dans le lieu le plus hanté des Etats-Unis, le Sanatorium de Waverly Hills de Louisville dans l’État du Kentucky.La dernière partie a sonné pour chacun de ces prédateurs, à l’exception d’un seul qui recouvrera la liberté. Mais qui aura le droit à la vie ? Qui sera juge de ce droit vital ou arbitre de la cruelle sentence ? Le public évidemment.
Le récit nous est conté par John T., un dangereux criminel dont la réputation n’est plus à faire tant pour son parcours sanglant que pour son impertinence légendaire. Au travers de son regard, nous découvrons les errances, les épreuves et les sentences vécues par les candidats. Ce sont des individus à l’instinct aiguisé, des fins stratèges prêts à en découdre pour réchapper au couloir de la mort. Ils se sondent, se jaugent, se décortiquent presque littéralement pour se saisir des fêlures intimes, des tourments de chacun.
« Pour gagner, il ne faut pas être meilleur. Il faut être pire. »
Dans un décorum horrifique, le Sanatorium de Waverly Hills où d’innombrables histoires glaçantes en empreignent encore les murs, tout concourt à décupler le malaise ambiant et perturber l’équilibre mental tout relatif des candidats. Dans ce vivier de meurtriers truffé de micros et de caméras, règne un climat qui catalyse les pulsions meurtrières et une paranoïa latente. Cette sensation est renforcée par les invectives d’une voix de l’Ombre machiavélique qui surveille en continu ses candidats.
On assiste alors à une téléréalité qui flirte avec les extrêmes tout en attisant le fanatisme de téléspectateurs déculpabilisés. Un public jouissant de l’indécence, s’abreuvant avec délectation des plus bas instincts humains, de la déviance et se complaisant dans l’immoralité.
L’auteur pose un regard critique sur notre société toujours plus avide d’images obscènes ou violentes que l’on regarde entre nos doigts, nous incorrigibles voyeurs. C’est une fiction que l’on peut aisément transposer sur notre actuelle réalité de plus en plus décadente, en quête vive d’omniscience ; d’un tout savoir, d’un tout voir.
Criminal Loft a aussi le don de jouer avec notre ambivalence toute humaine, de poser un cas de conscience par rapport à ces individus qui ont bafoué la vie. Ces êtres sans pitié méritent-ils la compassion, l’absolution? Qui méritent vraiment ce châtiment qu’est la condamnation à mort ?
L’immersion dans l’esprit du narrateur, John, est une expérience troublante. L’écriture ciselée, entre lyrisme et cynisme, dévoile des pensées des plus perverses, abjectes en passant par des échappées oniriques qui visitent le passé sordide du narrateur : la genèse d’un psychopathe. Armelle Carbonel campe des personnages très sombres à l’esprit tortueux et torturé. La minutie employée pour dépeindre chaque profil psychologique est époustouflante. Leur complexité, leur instabilité en sont presque palpables, parfois s’en est à peine supportable.
La tension montant crescendo de Criminal Loft est magistralement orchestrée. Finement articulée, la subtilité de la trame révèle son entier relief à la toute fin seulement. D’ailleurs certains choix dans l’intrigue, sans céder à l’évidence, sont plutôt brillants de par leur cohérence.
Criminal Loft est une lecture anxiogène et étrangement délectable qui happe son lecteur au supplice, tiraillé entre sa conscience et sa morale. C’est plus fort que soit, on veut avoir le fin mot, on souhaite savoir comment se clôt cette terrible machination télévisuelle en se demandant si la liberté, la libération revêt le même sens pour tout un chacun.
J’ai découvert Armelle Carbonel, une auteure à la plume percutante et douée pour ne pas ménager son lecteur. Je compte bien suivre les prochains méfaits de la Nécromancière à présent.