Poignardé dans le temple de la «sous-culture» japonaise. Coup de folie à Tokyo. Le fait divers du jour qui ne l'est pas vraiment est stupéfiant. Les réactions ici et là ne le sont pas.
Les journalistes japonais font un très bon travail d'enquête. Les cameraman étaient là en même temps que la police, l'arrestation du meurtrier au couteau de survie de 13 cm a pu être filmée. Il habite Shizuoka dans un immeuble façon cage à lapins comme des millions de concitoyens. Ses voisins ne le connaissaient pas. Tout est su, son coup de folie est détaillé avec une précision extrême. Les journalistes à la télé ont les larmes aux yeux, heureusement la publicité qui vient couper le reportage sans prévenir permet une transition pour parler d'un sujet plus léger, l'utilisation de combinaison Speedo pour les nageurs japonais aux JO de Pékin. Donc aujourd'hui, hormis la tuerie d'Akihabara, il ne s'est rien passé.
Les réactions de quelques lecteurs français sur les sites de la presse française sont attendues: on rappelle que les Japonais peuvent être vraiment très cruels, que c'est normal, cela devait arriver dans une société aussi inhumaine. Surtout dans un quartier d'Akihabara, où, je cite, il y a «des cafés dont les serveuses sont habillées en domestiques ou en héroïnes de jeux vidéos.» Détail qui a son importance: dans quel monde vit-on ici ? Pourquoi une tuerie comme celle-ci n'était pas arrivé avant ? Et puis, vous vous souvenez de ce Japonais qui a mangé une fille en France puis qui a pu vivre la grande vie au Japon ? En tout cas le nippo-détracteurs s'en souviennent.
Le tueur du jour n'aura pas la grande vie. Il va terminé pendu d'ici quelques années. Malgré ce besoin ici de donner toutes les informations sur cette tuerie, d'ordonner le crime à la télé avec des pions sur un plan en papier, ou malgré ce besoin ailleurs, de dénoncer la société japonaise comme mère d'une tuerie affreuse, tout ce que l'on peut comprendre, c'est que l'on a besoin de savoir pourquoi.