Le jury a salué une " œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage ", entièrement ancrée dans le souvenir de l'URSS.
De livre en livre, cette écrivaine biélorusse née en 1948 explore les grandes catastrophes du siècle soviétique - seconde guerre mondiale, guerre en Afghanistan, Tchernobyl, éclatement de l'Empire - et les traumatismes de ceux qui en furent les témoins ou les acteurs. Son œuvre dénonce les conflits, le sacrifice de l'individu par l'Etat, la violence, le mensonge sur lesquels fut tissée l'histoire de l'ancien empire.
Lors d'une conférence de presse organisée à Minsk dans les minuscules locaux d'un journal ami, jeudi, Svetlana Alexievitch a rappelé ce lien : " Mes livres ne parlent pas seulement du passé, ils parlent de nos fondations. Le totalitarisme a transformé notre peuple. Nous sommes tous, victimes et bourreaux, traumatisés par cette expérience soviétique. "