LES MOTS ONT FROID dans la mémoire des hommes
Quand la tête de chien du souvenir
Hume la laine rêche de la terre
Jamais les voix perdues
Ne viennent murmurer
Ce qui ne sera plus
La plainte où jaillissait
Toute l’horreur du monde
Un homme est à l’affût
Sur les crêtes du vent
Il écoute la pierre
La poussière et le sable
Il écoute la mer
Mais son cœur est muet
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Paul Pugnaud (1912-1995) – Minéral (1970)