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L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Rosa Montero

Par Laurielit @bloglaurielit

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J'ai acheté ce livre cet été. J'avais lu plusieurs bonnes critiques sur différents blogs. Je me suis lancée dans sa lecture et...je ne m'attendais pas à ça. Disons le tout de suite, c'est un livre assez particulier, on adhère ou non. Ce n'est ni un roman, ni l'autobiographie de Marie Curie...c'est un ovni.

L'auteure se sert de l'autobiographie de Marie Curie, donne son avis sur le parcours de cette femme, émet des hypothèses sur ses comportements ou attentes (à partir de documentation solide) et fait le lien avec son histoire personnelle. En effet Rosa Montero a perdu son mari, est désormais veuve, comme le fut Marie Curie et l'histoire de Marie l'amène à faire des liens entre elles deux. Il est possible que de nombreuses personnes passent à côté de ce récit. J'ai moi-même à certains moments senti ce moment où l'auteure écrivait uniquement pour elle et non pour le lecteur. Néanmoins je ne me suis pas ennuyée une seconde car justement l'alternance de ces deux histoires et les réflexions philosophiques de l'auteure m'ont plu. Finalement Rosa Montero aborde certes le deuil mais également le couple, les enfants, la relation avec les parents, les amis, la société. J'ai également apprécié la modernité dans l'écriture avec l'utilisation du hashtag de twitter. 

Je préfère presque vous mettre les extraits qui m'ont touchée plutôt que de vous en parler plus. J'ai énormément corné de pages tout au long de ma lecture ce qui en général est très bon signe pour moi! Un roman-ovni qui personnellement m'a marqué. (Et puis j'adore le titre).

Sur le deuil / la mort :

 "Bien se comporter" dans le deuil. #FaireCeQu'IlFaut. Nous vivons dans une telle aliénation par rapport à la mort que nous ne savons pas comment agir. Nous avons un foutoir énorme dans la tête."

"La Mort joue avec nous à un-deux-trois-soleil, ce jeu où un enfant compte face à un mur et les autres essaient d'arriver à toucher le mur sans que l'enfant les voie quand ils se déplacent. Eh bien, c'est la même chose avec la mort. Nous allons, nous venons, nous aimons, nous détestons, nous travaillons, nous dormons : autrement dit, nous passons notre vie à compter comme le garçon du jeu, occupés et distraits, sans penser que notre existence a une fin. Mais de temps en temps nous nous rappelons que nous sommes mortels et nous regardons alors en arrière, effrayés, et la Parque est là, souriante, immobile, bien sage, comme si elle n'avait pas bougé, mais plus près, un tout petit peu plus près de nous. Et ainsi, chaque fois que nous nous déconcentrons et que nous vaquons à autre chose, la Mort en profite pour faire un bond et se rapprocher. Jusqu'à ce que le moment arrive où, sans nous en apercevoir, nous avons épuisé tout notre temps."

Sur les hommes en société :

"Comme le dit l'écrivain Nuria Labari, l'#Ambition a une façon odieuse de tuer le talent."

Sur l'enfance : 

"Dans l'enfance, nous sommes toujours sur le point de mourir, métaphoriquement parlant. Ou, pour le moins, que certaines de nos branches meurent ou soient mutilées. Nous grandissons comme des bonsaïs, torturés et élagués et rapetissés par les circonstances, les conventions, les préjugés culturels, les impératifs sociaux, les traumas infantiles et les attentes familiales. #HonorerSesParents."

"...seul cet amour absolu et étincelant que les parents éprouvent pour leurs enfants permet de dépasser l'égoïsme individuel qui vous fait placer votre propre intégrité au-dessus de tout. Je veux dire que les parents sont capables de mourir pour leurs enfants : c'est un impératif génétique, un moyen de survie de l'espèce, mais c'est aussi un mouvement du coeur qui vous rend plus complet, plus humain. Nous autres qui n'avons pas eu d'enfants, nous n'arriverons jamais à grandir jusque-là. Moi, je ne pourrai mourir pour personne. C'est dommage."

Sur le couple :

Il n'y a rien de ridicule dans l'#Intimité, il n'y a rien de scatologique ni de répudiables dans ce petit feu domestiques de sueur et de fièvre, de morves et d'éternuements, de pets et de ronflements (...) L'#Intimité : ne pas savoir très clairement où vous finissez et où commence l'autre. Et tout savoir de cette personne, ou du moins en savoir tant.

" Quel dommage que j'aie oublié que tu pouvais mourir, que je pouvais te perdre. Si j'en avais été consciente, je ne t'aurais pas aimé plus, mais mieux"

Le site des éditions Métailié ici

Les avis de Antigone, Jostein, Micmelo, Clara entre autre.


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