Donc, aujourd’hui, j’aborderai trois lectures dans le même billet. Mes commentaires en seront écourtés, c’est à voir comme un garde-fou pour ne pas tomber dans le n’importe quoi et, en plus, une manière d’avancer dans mes commentaires, ayant une douzaine de romans en attente.
J’ai lu « Cent mètres » de Pierre Gagnon avec curiosité, l’auteur ayant écrit Mon vieux et moi qui a obtenu un considérable succès ici et en Europe. Je me souviens vaguement du récit, à part d’un homme qui veut prendre le temps de vivre. Le narrateur fait l’éloge de prendre la vie comme elle vient et le personnage le mets en pratique en s'offrant l’amour avec une jeune femme pas du tout de son âge. C’est assez commun, avouons-le. L’écriture est fluide, elle coule mais, je ne peux pas dire qu’elle est entrainante. Il n’est pas évident de mettre en scène la lenteur dans un écrit, c’est même dangereux de côtoyer la langueur. Le texte est parsemé d’extraits de Léo Ferré, c’est à prendre ou à laisser. Comme j’ai conscience de ne pas avoir fait mes devoirs correctement, je vous laisse sur une critique étayée de Christiane Dubreuil et celle de Paul-André Proulx plus complète que la mienne. Et à noter que ce roman est parmi les 5 titres québécois meilleur vendeur à la librairie Vaugeois.
J’ai retiré plus de plaisir avec « Concerto pour petite noyée » d’Annie Loiselle. Cette auteure a un style particulier découvert récemment avec ce Papillons et ses femmes qui m’avaient conquise. Cette fois, Valentine, une pianiste de concert m’a laissé sur mon île. Je l’ai regardé agir sans arriver à m’emballer pour elle ou, à peine, un effleurement de temps à autre. Pourtant, cette femme souffre intensément et en silence. Je l’ai pourtant observée, tentant de mon mieux d’entendre sa musique. Une autre femme est en selle, une mal-née et mal-aimée d’une mère trop endeuillée pour accueillir la venue au monde de cette belle rousse. Il n’y a aucun espace dans son cœur pour ce deuxième rejeton qui, à ses yeux, a volé la place de la première. La douleur de ne pas être aimé serait le thème central de cette œuvre à la troisième personne. Autant le style de Papillons m’avait fasciné autant cette fois j’y suis restée plutôt froide. J'ai tenté bien entendu de comprendre pourquoi. Peut-être est-ce les caractères des femmes assez froids qui se sont trouvés nullement réchauffés par l’emploi des « elle ». À moins que ce soit le trop grand flottement de la fin qui m’a déçue, j’attendais plus d’éclaircissements. Ceci dit, je serai la première à sauter sur la prochaine publication d’Annie Loiselle.
Le troisième titre sous ma lorgnette est La Malédiction de Louise Simard, tome 2. Vous avez bien lu, tome 2, moi qui ne vous ai jamais présenté le tome 1. C’est la raison principale de mon bref recensement. Je compte lire le tome 1, que j’ai finalement reçu et pour lequel je compte un rédiger un recensement plus complet. Je tenais à lire Louise Simard, c’était une première. J’y ai reconnu une expérience indéniable de la narration historique. Je me suis immédiatement attachée au personnage principal, une femme forte et avant-gardiste, tellement que j’en ai oublié que nous étions au Québec en 1825. Cette femme d’affaires à la tête de sa petite entreprise de confection de lainages fonce et les hommes qui l’entourent n’ont qu’à bien se tenir. Beau cadeau pour moi, l’action se déroule dans la région de Sherbrooke, ce qui m’a immédiatement intéressée autant que charmée. Imaginez, entendre parler de Magog dans ses années-là ! Par contre, le lecteur doit se tenir sur ses gardes et ne pas oublier le titre « La Malédiction », les départs définitifs surviennent sans crier gare. L’avantage d’avoir lu le tome 2 avant le 1 est que certains personnages vont ressusciter sous mes yeux …