Le Garage Mu n'ayant pas l'autorisation d'après minuit, le timing de ce showcase parisien d' Unknown Precept est plus que serré, au point qu'on n'aura pas senti la soirée passer. C'était un bloc cohérent, nerveux, de quatre lives dessinant l'esthétique d'un petit label qui utilise l'électronique d'une manière crasseuse et excitante comme on l'aime. À l'image de Nick Klein qui ouvre les hostilités en faisant grésiller ses pads juste comme il faut pour un moment de technoise/bondage saturé et bien agencé. Sur la fin de son set, il travaille sur une boucle rythmique tronquée qui donne l'impression d'un stop/play permanent et crée une tension différente qu'on aurait voulu voir se développer.
Mais ici il n'y a pas une minute à perdre, et Maoupa Mazzocchetti enchaîne avec le show le plus fun et enthousiasmant du lot. Plus pop et smart que dans ses prods, il endosse en live un rôle d'entertainer minimal wave, se montre très à l'aise au micro, et fait sortir un émoustillant funk froid de ses machines, le genre de performance rafraîchissante dans le contexte austère de l'électro de garage.
On baisse un peu en régime avec Miguel Alvarino, dont le set plus propre, un peu hésitant, dénotait avec le souffre et la poussière auxquels on s'était accoutumés, et aurait peut-être fait plus d'effet en ouverture. Pour terminer en beauté, Profligate redresse sèchement la barre et saccage tout avec une séance de workout hardtek-ebm autoritaire, assez éloigné de ses productions. C'est méchant, sale, régressif, drôle, et c'est tout ce qu'on est en droit d'attendre de l'électro-indus indie du moment. Unknown Precept à tout ce qu'il faut en magasin à ce titre-là.