Après bien des voyages où l'aventure est au bord du chemin, à pied ou en vélo, je m'elancais hier dans une nouvelle entreprise qui pouvait sembler encore bien plus périlleuse: relier Paris à Lyon au moyen d'une nouvelle ligne d'autobus, née il y a peu après la promulgation de la loi "Macron".
Ayant à planifier, en lastminute.com, comme d'habitude, un voyage vers le Rhône Alpes où je prévois de regrouper quelques rendez-vous cette semaine afin de faire progresser ma modeste entreprise voyageuse et artistique, j'etais lundi à la recherche d'un moyen de transport pour me rendre jusqu'à la capitale des Gaules. Les prix des trains me décourageant immédiatement, je songeais bien sûr à la solution co-voiturage, que J'adopte souvent. Mais avant de filer sur le site Blablacar, je pensais aux nouvelles lignes d'autobus et tapais donc " Paris-Lyon bus" sur mon moteur de recherche préféré...
Je ne fus pas déçu : le choix était presque pléthorique et les horaires couvraient une large amplitude. Mon choix, ou plutôt le hasard du clic, se portait sur le site de "megabus".
Cette compagnie lance ses lignes intérieures française, après s'être fait un nom dans le transport terrestre " low cost" en Amérique et en Grande Bretagne notamment.
Quand je dis Low Cost, c'est même de l'ultralight et minimaliste: le trajet qui m'intéresse est annoncé à 1€. Je me dis qu'il y a peut-être anguille sous roche, mais enfin, va pour la réservation : on me demande alors des frais supplémentaires de 50%... Mais enfin, le prix final, surréaliste pour un voyage de cette longueur, reste de 1,50 €.
Petit instant de doute au moment du paiement en ligne: et si il s'agissait d'escrocs, si le bus n'existait pas... Un petit tour via mon toujours préféré moteur de recherche : certains l'ont déjà testé, sur d'autres destinations, et ça semble effectivement rouler. Allez, je paie, je réserve et on verra bien!
Le lendemain, je me rends donc quai de Bercy, où est donc censé partir le fameux bus. Difficile de le trouver: je vais d'abord à la gare routière de Bercy, où seul les Oui Bus de la SNCF ont droit de cité. Je suis donc le quai, d'abord dans un sens où je ne trouve rien, puis dans l'autre. Je rencontre aussi une jeune fille qui ère ici dans la même quête. Finalement, à l'extrême bout du quai et après un tunnel en principe interdit aux piétons, nous trouvons le bus. Il n'y a aucune indication nulle part. C'est pas cher, et c'est discret!
D'ailleurs, il n'y a pas grand monde dans ce bus: une dizaine de voyageurs tout au plus, malgré une heure de départ, 13h15, plutôt commode. Le prix fait sans doute peur. "Pas assez cher mon fils!" peut on se dire.
Pourtant, le véhicule n'a rien d'un taudis roulant. Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est un car tout à fait correct. Même équipé de toilettes.
Parmi les autres passagers, je reconnais une tête connue: celle de Franck, un coureur que j'ai rencontré sur plusieurs épreuve et qui s'en retourne chez lui, dans le Vercors. Comme il n'a pas beaucoup de sous non plus, c'est un spécialiste des transports à bas coup et sa connaissance des réseaux ferroviaires et des lignes de bus est encyclopédique. Il a payé son billet 3€ . Mauvais sur ce coup là !
Nous voilà partis. Nouvelle crainte levée : il roule, plutôt bien.
Après trois heures de route, nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute, puis nous effectuerons un autre arrêt à hauteur de Châlons pour changer de chauffeur. Le deuxième arrive pas mal en retard, mais vu les orages qui se sont abattus, ce n'est pas un scandale.
Finalement, après un trajet sans histoire, mais avec quand même une heure de retard sur l'horaire prévue, nous arrivons à bon port.
Alors certes, le bus est sans doute contestable sur le plan écologique (mais c'est toujours moins que de prendre sa voiture - bon j'en ai pas mais quand même) et , pour l'instant et au vu des tarifs de la SNCF qui rendent le train un transport de luxe, très économique. N'ayez pas peur de voyager pour 1€!