Le plein du vide

Par Sergeuleski

   Comment vous parler de l’étrangeté de certains jours, les décrire ?...

Un fragment du monde nous sommes, une part infinitésimale mais… une part unique. Tout un monde donc, le nôtre, le seul disponible...

Comme pour cet animal à qui son maître propose de faire quelques pas avant de s'empresser de repartir... là où on l'attend.

De l'indifférence face au sort qui lui est fait, cet animal dit "de compagnie", sent tout l’amour dont on est encore capable à son égard : une sortie de cinq minutes deux fois par jour - trois, pour les plus chanceux -, matin et soir sur un bout de trottoir...

 

Bête qui ne sait que faire de l'environnement qui lui est proposé, déjà fatiguée avant même d’avoir mené la plus petite course, empêchée tout comme son maître qui tient la laisse, aussi perdu face à ce qu’on s’acharne à lui faire vivre et qu’on ne lui laissera pas abandonner.

L'ennui, l’oisiveté désespérante de l’un et le surmenage de l’autre semblent mener nos deux protagonistes au même épuisement et au même désarroi car...

 

Toutes les sciences vous le confirmeront : rien n’est plus plein que le vide apparent !

Pour preuve, le fait qu'un puits desséché est tout aussi dangereux qu’un puits gorgé d'eau ; on ne s’y noie pas, certes ! Mais... il ne viendrait à l’idée de personne de s’y jeter.

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Extrait du titre La consolation - copyright Serge ULESKI


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