Tiré de l’étagère | La Répétition

Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.Un Fame dans un Never Let Me Got pour le livre d’Erika Abrams.

De quoi ça parle? Elle enfle la rumeur dans le lycée des filles! Un des professeurs de musique aurait entretenu des relations très rapprochées avec une de ses élèves. Entre réalité et fantasmes, l’établissement artistique essaie de se remettre d’un tel scandale. Mais comment maîtriser tant d’étudiants victimes de rêveries en tout genre et surtout très intéressés par la matière charnelle? La professeur de saxophone a une solution, les faire parler tour à tour tant pis si quelques confidences se révèlent trop intimes…

Qu’est- ce qu’on en pense? Une affaire de moeurs entre étudiants et professeurs. Le romanesque, inspiré d’une histoire vraie ou  lié  aux destins totalement imaginatifs, a déjà bien donné dans ce domaine. Mais sous les doigts d’Erika Abrams, les choses deviennent un peu différentes. Est-ce parce que l’auteure est une femme? La vision féminine parsème le roman notamment par la bouche et les pensées de la terrible professeur de saxophone et fait face à la vision anti-scandaleuse des enseignants de théâtre. Mais l’ouvrage ne donne pas, comme d’habitude, un seul son de cloche, et surtout celui  des professeurs. Les élèves se dévoilent aussi, pas dans de longs monologues mais dans des discussions somme toutes banales entre la chambre à coucher et le réfectoire. Et c’est là où est le génie de la jeune écrivaine  qui a apparemment bien intégré la culture pop moderne. Plutôt que des pensées évoquées  sur le divan du psy, tout naît  dans l’action et la réaction, un peu comme une série télé. Des Gossip girls qui partent au pensionnat de Chavagnes, des Choristes mixtes qui chantent sur tous les tons une révolution personnelle.