" Le renversement des pôles est un phénomène récurrent au cours duquel le champ magnétique de la Terre s’inverse…à l’issue de la phase de déplacement, soit le pôle revient à sa configuration initiale et on parle d' »excursion » soit il se maintient dans sa nouvelle position, on parle alors d »inversion« »
Premier roman de Nathalie Cote ( voir son site pour avoir plus d'informations sur l'auteur) "Le renversement des pôles" raconte l’histoire de deux couples de quadras avec enfants issus de la classe moyenne, Les Bourdon et les Laforêt, dont les destinées vont se mélanger sur leur lieu de vacances, où ils occupent l'appartement voisins .
Les premières pages commencent avec un chapitre sur les Laforêt et j'avoue avoir eu la grande surprise de voir que l'homme du couple avait 38 ans (l'âge que j'avais au moment de ma lecture) qu'il était fonctionnaire, qu'il habitait Lyon , doté d'un peu d'embonpoint, et qu'il était blogueur- bon sur un blog photo mais quand même- durant son temps libre...
Autrement dit, toute ressemblance avec un personnage existant..:o) Heureusement la convergence s'arretera là ( sinon j'aurais cru que Nathalie Cote était le pseudonyme d'un(e) proche), du moins je l'espère, car le type est aussi d'une mollesse et d'une insignifiance assez criante et exaspérante, et surtout se fera ouvertement cocufié par sa femme qui s'ennuie terriblement avec lui ( vous comprenez mon envie de me détacher de la comparaison d'avec ce type? :o)
Au delà de ces légères différences entre cet Arnaud et votre humble serviteur, le problème du livre est que ,même si on- moi et sans doute pas mal de quadragénaires issus de classe moyenne- peut en effet reconnaitre quelques traits en commun avec les personnages de ce roman, ceux ci ne sont pas suffisamment incarnés et restent trop creux et trop esquissés pour convaincre totalement, malgré une plume pourvu d'une certaine ironie ou de quelques traits d'esprits bien sentis.
Le parti pris ironique est d'ailleurs parfois aussi une des limites de ce roman, car ce regard teinté d'un peu de mépris sur ces personnages très moyens dans tous les sens du terme peut donner lieu à un certain mépris une certaine condescendance un peu génante.
Plus généralement, les thèmes abordés- la tentation d'adultère, la surconsommation de notre société, le culte de l'apparence- ont été souvent abordés ailleurs, et souvent en mieux. ,et sur un fil conducteur de très (trop?) nombreuses fois traité dans la littérature française-les désilusions et la faux semblants dans la relation conjugale-, ce renversement des poles manque de profondeur et d'acuité pour transcender le genre et marquer profondément les esprits dans cette si prolifique rentrée littéraire..