Il règne actuellement une tension malgré le calme apparent. Les forces de sécurité du régime quadrillent le pays et imposent une sorte d’état d’urgence non déclaré. Deux détenus sont déjà morts sous la torture, le dernier en date est Monsieur Aissa BENCHIKH. Les survivants craignent pour leurs vies. Le Dr FEKHAR dont l’un des avocats nous a rapporté le message suivant : « Il veulent me tuer ! » a repris avec un de ses codétenus Kacem SOUFGHALEM sa grève de la faim qu’ils avaient interrompu cet été et ce, dans un ultime geste de protestation.
Je crains le pire. Je précise qu’il y a d’autres prisonniers d’opinion dont Nacereddine HADJADJ et Noureddine KERROUCHI incarcérés à la prison de Ghardaïa sur la base de dossiers vides.
FRANCE ( Tamurt ) – Dans un entretien accordé à la rédaction, Elhachmi Bahamida, membre du MAM ( Mouvement pour l’Autonomie du M’zab ) en fuite, revient sur la situation qui prévaut dans le pays du M’zab et sur l’incarcération du Dr Kameleddine Fekhar et de ses compagnons.
Tamurt : Présentez vous.
Je m’appelle BAHAMIDA Elhachmi, né à Berriane il y a 33 ans à 43 Km de Ghardaïa capitale du M’Zab. Je suis enseignant de mathématiques au lycée, marié avec deux enfants, militant de l’opposition et membre du MAM (Mouvement pour l’Autonomie du M’Zab).
Tamurt : Quelle est la raison de votre présence en France ?
Le Docteur Kamaleddine FEKHAR président du MAM et ses compagnons sont détenus depuis le 09 juillet 2015 à la prison de Ménéa pour leurs positions pacifistes et autonomistes. Etant moi même militant de ce mouvement, je suis le prochain sur la liste car nous continuons à dénoncer l’implication du régime algérien dans les évènements sanglants dont notre peuple est victime. C’est un ethnocide.
Tamurt : D’après vous quelle serait la solution du conflit ?
En un mot : l’Autonomie. Comme tous les peuples autochtones, nous avons un mode de vie, une culture, une langue et un rite qui nous singularisent du reste de l’Algérie.
Propos recueillis par Y. H.