Six années plus tard, non sans quelques travaux ici ou là (je vous conseille notamment la toute récente collaboration « Bodyline » avec Nick Zinner de Yeah Yeah Yeahs), voici Peaches de retour, de manière mitigée, à l’instar du visuel choisi (on avait malheureusement l’habitude avec elle) mais néanmoins plutôt convaincante après des écoutes réitérées.
Car sa recette n’a pas réellement évoluée. Son style, non plus, et c’est tant mieux. Pour autant, Rub demeure une superbe production de cette année 2015.
Après un petit mois à le laisser tourner librement, l’album s’impose peu à peu. Avec des moments plus mémorables que d’autres, d’où l’impression mi-figue mi-raison qui ne s’estompe pas.
D’un autre côté, les bons titres sont vraiment très, mais alors efficaces, ce qui a l’intérêt de donner beaucoup de dynamisme à l’ensemble. Pour être concis, Rub aurait pu être plat : il se voit refléter l’univers d’une artiste qui vogue sur une chaîne de montagnes, montant et descendant sans cesse. Des hauts et des bas, certes, mais des hauts vertigineux.
Ainsi, je me délecte de la musique de Peaches, différemment selon les morceaux qui distillent chacun une humeur distincte.
Ainsi, le duo avec Kim Gordon « Close up » est une entrée en matière aussi brutale que froide. En prime, les fans de la chanteuse-guitariste de Sonic Youth ne seront pas déçus.
L’éponyme « Rub » réchauffe immédiatement l’atmosphère, tout comme le vulgaire « Dick in the air ».
« Pickles » prolonge le plaisir, mais de quoi parle-t-elle vraiment ?
« Sick in the head » est lourd, voire violent, et semble vouloir nous rappeler d’une façon ou d’une autre « Dick in the air ».
« Free drink ticket » est également pesant, lent, langoureux au point d’en devenir le morceau le plus enivrant.
Quant à lui, « How you like my cut » est le petit bijou électro-rap de Rub, avec un refrain énorme et, si j’ose dire, mignon tout à la fois.
S’il y a un titre que je ne comprend pas, mais alors pas du tout, c’est résolument « Vaginoplasty ». Sans être mauvais, c’est tout simplement plat, banal, et dès lors d’un manque d’intentions qui me laisse de marbre, de la première à la dernière seconde. Et la présence de Simonne Jones à ses côtés ne vient rien sauver.
S’il n’avait pas été accompagné d’un clip si « censurable », on aurait presque pu dire de « Light in places » que c’est le morceau le plus sensuel, le plus doux de tout l’album. En tout cas, il me rappelle I Feel Cream.
Pour terminer, « Dumb fuck » ne va pas nous laisser croire qu’à un seul instant Peaches aurait l’envie de s’assagir à quelques années de la cinquantaine, de même que le duo avec son amie Feist « I mean something » insiste sur le fait que l’on va devoir continuer à compter sur et avec Peaches pour un moment. Et Feist refait surface par la même occasion.
Au final, Rub est album mi-figue mi-raisin qui se savoure, avec un plaisir plus ou moins prononcé suivant l’humeur distillée tout au long de son écoute. Et sans atteindre de nouveaux sommets, Peaches réussit malgré tout à surfer avec habileté et pertinence sur les années 2010’s.
(in heepro.wordpress.com, le 08/10/2015)
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