Est-ce un ordinateur portable? Est-ce une tablette? Non! Le Surface Book est hybride, et il serait plus puissant qu’un MacBook Pro. Comparons les deux bêtes…
D’abord et avant tout, les commentaires des sceptiques résonnent déjà à nos oreilles. «Il existe des portables tout aussi puissants pour bien moins cher», dites-vous?
Bien sûr. Seulement, lorsqu’il est question de produits Apple en général ou de la gamme Surface de Microsoft en particulier, on se retrouve devant une classe à part : un amalgame de composantes conçues avec précision pour s’imbriquer parfaitement, dans le but d’offrir un appareil puissant, léger, mince et élégant.
Écran
Le Surface Book est offert en un seul format, soit avec un écran tactile de 13,5 pouces d’une résolution de 3 000 × 2 000 pixels. De son côté, le MacBook Pro se décline en deux tailles : un modèle doté d’un écran de 13,3 pouces d’une résolution de 2 560 × 1 600 pixels, et un modèle dont l’écran de 15,4 pouces affiche 2 800 × 1 800 pixels de définition.
Nul doute, le Surface Book sort grand gagnant en ce qui concerne l’écran, à moins que celui-ci soit particulièrement décevant dans la réalité. Non seulement le sien est tactile, mais la densité de ses pixels est supérieure (267 ppp contre 227 et 220 ppp), tout comme sa définition.
Puissance
Un choix se présente aux consommateurs lorsque vient le moment de commander l’un ou l’autre de ces deux ordinateurs : choisir entre le processeur Intel Core i5 ou i7.
Microsoft imite Apple en ne révélant que peu d’information concernant la configuration de ses produits.
Dans le cas du Surface Book, les processeurs intégrés par Microsoft sont de sixième génération – conçus selon l’architecture Skylake – tandis que ceux d’Apple – de cinquième génération – respectent la précédente architecture, Broadwell. Les bénéfices de Skylake sont multiples, mais fondamentalement, la nouvelle architecture offre un meilleur rapport performance / consommation électrique. Un facteur non négligeable lorsqu’il est question d’ordinateurs portables.
Doit-on croire que le Surface Book est deux fois plus rapide que le MacBook Pro? Malheureusement, Microsoft n’a pas précisé exactement comment elle en est arrivée à cette conclusion.
Le journaliste Gordon Mah Ung de PC World s’est d’ailleurs penché sur la question. Il a d’abord constaté que Microsoft imitait (malheureusement) Apple en ne révélant que peu d’information concernant la configuration de ses produits. Si bien qu’il est impossible de savoir exactement quel type de processeur se trouve dans le Surface Book au moment d’en effectuer la précommande.
À son avis, si le Surface Book est réellement deux fois plus rapide que le MacBook Pro, tout porte à croire que cette affirmation s’appuie sur son modèle doté d’un Intel Core i7, qui pourrait être un processeur quadricœur. Mais fondamentalement, lorsqu’il est question de vitesse et de puissance, l’activité analysée est ce qui vient influencer la donne.
Lors de l’événement de Microsoft mardi dernier, Panos Panay a fait la démonstration d’un montage vidéo dans Adobe Premiere dans lequel il a intégré deux transitions qui ont rapidement été digérées par le Surface Book. Cette tâche à elle seule pourrait être en effet deux fois plus rapide que si elle avait été exécutée par un MacBook Pro. Et le secret derrière la performance du Surface Book réside dans sa carte graphique additionnelle – une Nvidia GeForce dont le modèle est toujours inconnu (8G?) – logée sous le clavier de l’ordinateur portable.
Reste à savoir maintenant si Microsoft a joué franc jeu lors de ses tests comparatifs, en confrontant son plus puissant Surface Book avec un MacBook Pro équipé d’une telle carte graphique additionnelle (le plus dispendieux des modèles 15 pouces).
Stockage et mémoire vive
Les deux produits sont très comparables en matière d’espace de stockage. Dans les deux cas, vous avez le choix entre 128, 256, 512 Go ou 1 To (bien que la possibilité de choisir cette capacité soit réservée qu’aux plus dispendieux modèles chez Apple). Cependant, le stockage du Surface Book se traduit par un disque SSD, tandis que le MacBook Pro propose de la mémoire flash PCIe (plus rapide sur papier).
En ce qui a trait à la mémoire vive, le fait que le Surface Book soit doté d’un processeur sous l’architecture Skylake lui ouvre la porte pour de la mémoire de type DDR4. Néanmoins, Microsoft ne précise pas quel type de mémoire intègre son produit, mais les images diffusées lors de la présentation laissent croire à de la mémoire DDR3 – soit le même type de mémoire employé par le MacBook Pro, une limite imposée par l’architecture Broadwell. On se retrouve donc devant deux concurrents qui proposent la même chose : 8 ou 16 Go de RAM.
Autonomie
Dans le cas où l’affirmation de Microsoft est vraie, les deux produits sont sur un pied d’égalité à ce niveau.
S’il y a un facteur sur lequel il est difficile de croire les fabricants informatiques, c’est bien l’autonomie. Microsoft prétend que le Surface Book peut lire jusqu’à 12 heures de vidéo, soit la même promesse qu’Apple pour le MacBook Pro lorsqu’il est question d’une vidéo provenant d’iTunes. On ignore toutefois si l’autonomie du Surface Book sera différente lorsque l’écran n’est pas rattaché à son clavier (dans lequel se loge le processeur graphique de Nvidia).
Dans le cas où l’affirmation de Microsoft est vraie, les deux produits sont sur un pied d’égalité à ce niveau.
Le Surface Book paraît en meilleure posture… pour l’instant
À première vue, le Surface Book est un produit plus intéressant que le MacBook Pro, ne serait-ce que pour sa versatilité.
Lorsqu’il est question d’interface tactile, la philosophie d’Apple est différente : l’entreprise préfère réserver celle-ci à iOS, et l’iPad Pro se présente comme le choix des consommateurs voulant être productif en employant une telle interface. Cela dit, les développeurs auront un grand rôle à jouer afin qu’iOS puisse devenir une plateforme plus intéressante en terme de productivité.
Maintenant, à la défense d’Apple, le MacBook Pro est dû pour être renouvelé très bientôt. Une fois que ses ordinateurs portables passeront à l’architecture Skylake, Apple risque d’être plus apte à se défendre devant son nouveau rival.
Également, en terme de système d’exploitation, l’introduction de Metal sous OS X El Capitan promet d’augmenter considérablement les performances de divers logiciels, et ceux d’Adobe ont montré beaucoup de potentiels. Rappelons que l’entreprise a présenté une version expérimentale d’After Effects tirant profit de Metal en juin dernier, alléguant une vitesse 7 fois plus rapide lors de la conversion vidéo que la version OS X actuellement sur le marché.
Quoi qu’il en soit, que l’on s’intéresse à un Surface Book ou un MacBook Pro, la question demeure généralement la même : préférez-vous Windows 10 ou OS X El Capitan?