La genèse de Casting d’enfer a débuté en décembre 2012, avec le personnage méphitique de Vera Cruser – apparue dans Vacances trop mortelles – Autrichienne, lesbienne, petite-fille et fille de nazi, amoureuse de Mareva, la compagne tahitienne du commissaire Addamah… et prête à tout pour la garder.
Là-dessus, j’ai songé à l’intrigue de La maison du docteur Gondebaud, un conte noir que j’avais écrit quatre ans plus tôt, en 2008 : le contrôle mental par implants neuronaux. J’ai complété mes sources documentaires et je me suis aperçu que depuis ce conte noir, des progrès immenses avaient été réalisés par les psychiatres dans le domaine du contrôle mental…
Un savant fou, des nazis, une femme sublime à leur merci, un héros, accusé à tort d’un crime qu’il n’a pas commis : j’avais tous les ingrédients pour réussir un polar !
C’est un polar très noir : Addamah est confronté – pour la deuxième fois de sa carrière – à des accusations de meurtre. Et pour arriver à se disculper, il devra passer un pacte avec le Diable… « Une vie pour une vie », je n’en dis pas plus…
Outre Vera Cruser, on retrouve d’autres personnages croisés dans L’île du grand secret, L’Affaire Rovandowski et Meurtre au Lac du Signal : le commissaire Guépratte, un mauvais flic. Peut-être un jour raconterai-je comment Addamah et lui se sont croisés ; et pourquoi ils se détestent. Le Divisionnaire Mancuso, ancien chef du SRPJ, à présent à la retraite. Adrien Cavaldi, informaticien de génie mais âme bien noire, aperçu dans des pages plus sulfureuses (Decrescendo, Le crime de Loyasse). La jeune et belle Estelle, dont le commissaire Albertini, vieil ami d’Addamah, est l’ange gardien et le mentor. Ethan Piersen, photographe d’art et amant de Mareva…
Et Kiki Manset, l’Adjointe d’Addamah… Kiki apparaît, une nouvelle fois, comme indispensable au dénouement, l’élément stabilisateur. Un avatar d’Isis, en fait : » À ta voix, les sphères se meuvent, les siècles se succèdent. Par toi la terre tourne, le soleil nous éclaire, l’univers est régi, et l’enfer contenu »… (sourires)
Ce polar est dédié à Frances Farmer, une actrice américaine des années 1930-1940 qui apparaît dès que l’on se documente sur la psychiatrie.
À la rubrique « lobotomie ».
Les psychiatres ne cessent de travailler dans le domaine du contrôle mental depuis que la psychiatrie existe. Cure de Sakel, électrochocs, lobotomie, implants neuronaux, peu importe. Frances Farmer fut une de leurs victimes. C’était une « actrice difficile », elle avait un caractère entier, un peu comme Mareva, et dans l’Amérique bien-pensante des années 1930-1940, elle a été broyée… « Le monde est plein de lumières perdues », écrivait Michael Connelly dans Wonderland avenue. Et parfois, c’est exactement cela, mon désespoir…