Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean
Date de sortie : 09 septembre
Durée : 1h51
Réalisateur : Anton Corbijn
Distributeur : ARP Sélection
Mon avis : Avant de vous donner mon avis sur le film, je voudrais préciser que je ne connais absolument pas la vie ni la carrière d'ailleurs de James Dean et que donc je ne connaissais que l'image publique de l'acteur des années 60. Ainsi , mon avis sera uniquement basée sur les performances des acteurs , la photographie du film et en aucun cas sur la véracité de ce biopic.
J'ai bien aimé le film que j'ai pu voir en VO quelques semaines après sa sortie. Ce film est très peu distribué et nous étions très peu dans la salle ( 4 personnes seulement) . Je dois dire que les accents étaient très durs à saisir et que je me suis bien aidée des sous titres. Cela a été accentuée par la diction de Dane Dehaan qui interprète James Dean. Je ne sais pas si c'était la façon de parler de Jimmy mais je dois avouer qu'au bout d'un moment c'est assez perturbant et agaçant cette façon inarticulée de s'exprimer.
J'ai donc été très surprise par la vision de James Dean dans ce film. Je ne m'attendais pas du tout à voir ce côté du miroir. Je savais qu'il avait ce côté rebelle et anti conformiste mais j'ai été abasourdie par son attitude tout au long du film. On comprend très vite que James Dean a le charisme d'une star mais qu'il ne veut absolument pas endosser ce rôle. Il refuse tout simplement de se conformer au moule hollywoodien du cinéma . Son caractère rebelle est très visible dans le refus des règles . Il ne sait pas s'exprimer correctement pendant les interviews et se moque même d'un film qui a été réalisé par la Warner Bros , qui justement assure la promotion du film à L'est d'Eden dans lequel il a un rôle. Cet anti conformisme peut être amusant au début mais j'ai trouvé son côté artiste torturé assez rébarbatif au fur et à mesure du film. On a envie de secouer Jimmy pour lui faire entendre raison et surtout pour le faire réagir. Tout semble n'avoir aucune importance pour lui. En effet, quand on tient absolument à obtenir le rôle clé de La Fureur de Vivre , c'est qu'on veut faire partie du star système, qu'on a envie de poser sa marque sur un film, de donner ses idées mais là je dirais qu'il a une attitude puérile et enfantine vis à vis de son agent qui est une vraie marionnette. Son pied de nez lors de l'avant première d'A l'est d'Eden sera sans doute une des pierres qui fondera l'édifice de sa notoriété et de son statut d'idole mort dans la fleur de l'âge. L'interprétation de Dane Dehaan est à ce titre parfaite car il parvient à nous faire passer complétement le côté "j'en foutiste" de James Dean. On le voit évoluer physiquement dans le film pour nous dresser un portrait au final peu flatteur de l'acteur.
Parlons à présent de Dennis Stock ( interprété par Robert Pattinson) . Comme vous le savez je suis fan de l'acteur depuis des années et j'étais donc impatiente de le retrouver sur grand écran pour le voir nous délivrer une nouvelle performance très réussie. Il incarne à la perfection le photographe Dennis Stock. On sent en lui un homme aigri qui ne rêve que d'une chose la gloire. C'est un personnage assez égoïste qui a choisi de laisser de côté sa vie de famille ( mais peut on réellement de parler de vie de famille quand on voit sa relation quasi inexistante avec son fils Rodney et son ex femme Norma) pour devenir un artiste. On le sent un peu mal à l'aise , pas bien dans sa peau car son talent n'est pas reconnu à sa juste valeur et il veut lui aussi avoir son exposition photos. Sa rencontre avec James Dean va bouleverser sa piètre vie et il va se lancer dans une quête quasiment illusoire : montrer le côté maladroit et donc humain de l'artiste. Il va donc vivre une aventure hors norme et croire en lui. On se demande d'ailleurs s'il n'est pas le seul à croire en son potentiel. En découvrant au fil du film son passé, on se dit qu'au final , il a choisi le premier métier qui lui tombait sous la main. Il aura beaucoup de mal à trouver son style, . Son esprit semble embrouillé et l'artiste a dû mal à naître. On sent aussi parfaitement l'évolution de cet homme qui a su prendre en main son destin et donner tort à ceux qui ne croyaient pas en lui. La fin donne une lueur d'espoir pour cette homme qui semble enfin prendre conscience que son fils a besoin de lui pour s'épanouir.
Le film n'est clairement pas un film d'action et il y a donc certaines longueurs par moment. Par contre, on sent très bien que le réalisateur a été lui même un photographe car les plans du film sont tout simplement magnifiques et la mise en lumière dans certaines scènes est vraiment sublime. On nous plonge complétement dans les années 60 et la musique fait aussi partie intégrante de certaines scènes. Nous partons ainsi à la découverte du cinéma de cette époque , avec ses avant-premières, ses tapis rouges, ses stars , ses conférences de presse . J'ai trouvé aussi très intéressant ce regard sur ce monde car on nous montre le glamour mais c'est aussi un joli clin d'oeil à ce que l'acteur Robert Pattinson a vécu lors de sa soudaine célébrité. Il est devenu une idole du jour au lendemain et on pourrait comparer son parcours à celui de James Dean dans le sens où ce dernier est aussi assez anti conformiste et ne s'est jamais vraiment adapté au moule hollywoodien.
Bref un film vraiment sympathique qui nous montre l'image privée et non publique d'un acteur talentueux qui ne voulait pas se conformer aux règles plus que rigides du cinéma. De sublimes plans mettent en valeur les différents paysages qui nous transportent de Los Angeles à New York en passant par l'Indiana. Des performances excellentes de deux acteurs qui portent vraiment le film avec brio.