Traduit par Sylvie Schneiter
Roman – 380 pages
Editions Lattès – 2006
Editions Livre de Poche – avril 2008
Philo vient de quitter son foyer - mari et enfants – et se présente aux portes d'un couvent dublinois sans révéler le secret qui l’amène ici. Elle ne passe pas inaperçue, Philo, avec son physique imposant, ses tatouages, sa grossièreté. Elle est directe et effraye autant qu’elle attire l’attention, notamment celle de Sœur Rosaleen, amusée de pouvoir se dévergonder un tant soit peu avec elle. Mais voilà, ce mari qu’elle cherche à fuir l’a retrouvée…D'abord très attirée par l'accroche du roman, par ce personnage truculent qui débarque en trombe dans un univers fermé, ultra conformiste, le roman m'a cependant déçue. Oui, l'héroïne loufoque est attachante, elle rend le roman vivant, a du répondant, symbolise un certain affranchissement.
Extrait :Femme forte et dynamique, Philo surmonte la souffrance engendrée par le regard des autres et fait fi du qu'en dira-t-on quand elle abandonne ses enfants (sans toutefois pouvoir l'admettre). Sa motivation sera l'aide qu'elle peut apporter aux autres, comblant ainsi ses manques affectifs, ses blessures de femme bafouée par son mari.
"Philo attrapa le voile et le mit sur sa tête ; il était quatre fois trop petit pour elle.- De quoi j'ai l'air ?- D'une poupée.- Je ne me sens pas une âme de poupée, je me sens une âme de religieuse. J'aurais fait une bonne religieuse, qu'en penses-tu ?- Tu aurais été une formidable religieuse.Le compliment enchanta Philo. Elle avait toujours considéré que la vie religieuse était celle qui conférait le plus de respectabilité aux femmes.Naturellement, on aurait dû exalter la maternité. Mais ce n'était pas le cas.
- Tu aurais pu aussi faire une excellente épouse, tu sais, reprit Philo.- Voire un bon mari, riposta soeur Rosaleen en montrant sa salopette.- Où étais-tu quand je cherchais un mec, voilà ce que j'aimerais savoir."
En parallèle, Peter Sheridan a bâti l'histoire d'un primeur qui aime secrètement une femme depuis de longues années sans jamais avoir réussi à la séduire. Depuis des lustres, il y a cette "guerre des légumes" qui les opposent.Alors inutile de dire qu'on sait en grande partie ce que l'issue du roman nous réserve même si le sort attendu pour Tommo, le mari méchant, peut sembler un peu facile.En somme, La guerre des légumes met de bonne humeur avec ses dialogues drôles, ses personnages féminins truculents qui chahutent la bienséance de l'univers religieux. Et puis c'est à peu près tout. On peut s'ennuyer parfois et ne pas se laisser entraîner... Il m’a manqué un petit quelquechose pour dévorer le roman et le savourer sans réserve.
Les conquis :
L'avis de Solenn - Carnet de lectures
L'avis d'Eireann - Littérature d'Irlande, de Bretagne et d'ailleurs
La déçue :
L'avis de Cathulu - Des b., des b., du b. à b.