Critiques Séries : Homeland. Saison 5. Episode 1.

Publié le 06 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Homeland // Saison 5. Episode 1. Separation Anxiety.


L’an dernier, Homeland a réussi l’impossible : se rebooter. En effet, après trois saisons à suivre plus ou moins les mêmes intrigues et la même structure, Homeland aurait très bien pu s’arrêter sans que l’on ne soit déçus de la fin. Puis elle a été renouvelée pour une saison 4 (succès oblige) et les scénaristes ont été obligé de donner un nouveau souffle à la série. C’est ce qu’ils ont réussi à faire, délocalisant notre héroïne et en lui donnant d’autres buts que ceux de la CIA. Cette saison 5 poursuit la mutation de la série, en plus de voyager dans de nouveaux lieux. En effet, exit les Etats-Unis ou le Moyen-Orient de l’an dernier et place à l’Allemagne. C’est une très bonne idée que de nous plonger en Europe, un terrain de jeu inédit (ou presque) pour ce genre de séries. Mais ce qui joue encore plus en la faveur de Homeland, c’est le fait que la série est tournée sur les lieux qu’elle veut dépeindre et pas devant d’immondes fonds verts dégueulasses. A vrai dire, il faut absolument rester réaliste avec une telle série si l’on veut croire à ce qu’elle raconte. Avec cette nouvelle saison, ce dont on se rend compte peut-être de façon encore plus importante c’est que la relation entretenue avec 24 est peut-être ce qu’il y a de mieux pour elle. Enfin, pas toujours mais disons que l’inspiration reste présente (tout en restant aussi émancipée car Homeland veut être différente, à sa façon).

Et pourtant, Homeland ressemble toujours plus à 24 à chaque saison qui passe. Le final de la saison précédente était intéressant pour le personnage de Carrie et son évolution, tant du point de vue de sa relation compliquée avec sa mère que du point de vue de Quinn. D’ailleurs, ce dernier est toujours présent et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas perdu de son mordant non plus. Alors que les services de Carrie ne sont plus nécessaire au Pakistan, elle se retrouve un peu comme une Jack Bauer au féminin, errant et attendant qu’une nouvelle intrigue vienne frapper à sa porte. Et de ce point de vue là, le moins que l’on puisse dire c’est que c’est toujours aussi solidement construit. Le reboot subit par la série l’an dernier lui a véritablement été bénéfique et cette introduction va dans ce sens là. On retrouve Homeland, ses personnages et la façon dont elle fonctionne mais au delà de ça, la série s’adapte encore une fois à son histoire, à ses nouveaux lieux avec de nouvelles dynamique. La place de Saul par exemple que la série tente de justifier. J’ai beaucoup aimé les moments partagés entre Saul et Quinn au milieu de la nuit. Cet épisode nous réserve quelques agréables surprises mais aussi une structure qui étonne et sort presque du lot. Ce que cette saison pourrait représenter pour la série c’est un vrai renouvellement, une sorte d’occasion de faire les choses différemment.

Mais aussi de s’émanciper totalement de ses inspirations et de son propre passé. Car la place de Brody était encore fantomatique dans la saison précédente alors que cette année, les choses sont différentes. Dans ce premier épisode on ne cherche pas à prendre le point de vue de Carrie comme une femme qui a perdu l’homme qu’elle aime. On nous vend le personnage avec une vie de famille, plus ou moins heureuse. Ce qui manque à Carrie c’est l’action et l’adrénaline qui va avec. C’est juste ce qui manque à sa famille. La toute fin de l’épisode laisse entrevoir de nouvelles possibilités. D’un autre côté, cet épisode donne aussi l’impression de vivre deux choses en parallèle. Il y a donc l’histoire de Carrie, qui rencontre parfois le chemin de Saul ou encore de Quinn mais aussi l’histoire de Saul et Quinn. Les deux vont plus ou moins ensemble et sont développées en parallèle tout en étant liées mais c’est assez drôle. Saul est devenu le chef de la vision européenne et Quinn doit gérer toutes les sales affaires et les régler proprement à la manière américaine bien entendu. Tout cela est un programme très illégal dans un pays qui a été en parti géré par les américains fût un temps. Mais le gouvernement allemand a donné son accord, bien entendu, tout cela même si c’est top secret. J’ai hâte de voir comment cela va pouvoir leur revenir en pleine figure (car cela ne peut pas se passer autrement).

Note : 8.5/10. En bref, retour solide, sombre et passionnant.