The Leftovers // Saison 2. Episode 1. Axis Mundi.
Etrange ce premier épisode de The Leftovers mais l’ouverture se fait sur l’une des scènes les plus fascinante de la série. Il y a quelque chose de véritablement étonnant dans cette scène, de très métaphorique voire même de biblique. Ce n’est pas la première fois que The Leftovers cherche à mettre en scène la religion mais c’est justement ce que j’aime le plus. L’ouverture de l’épisode se fait donc sur la scène d’une femme, enceinte, coincée derrière un mur de pierre. Le fait qu’elle se retrouve enfermée pourrait être une sorte d’image de la tombe de Jésus. Puis l’on est ensuite emmenés à Jarden au Texas, une ville qui a été surnommée Miracle. Pourquoi ? Car aucun des 10 000 habitants de cette ville n’a disparu lors de la disparition des 2% de la population. La série continue de créer des mystères mais Damon Lindelof a dit qu’il n’était pas prêt à répondre aux questions de la série, ce qui est une excellente nouvelle. En adaptant le livre de Tom Perrotta, il fallait aussi s’attendre à ce que The Leftovers puisse s’en émanciper à un moment donné de son histoire et cet épisode est la preuve que la série peut véritablement sortir du lot. « Axis Mundi » aurait pu être le pire épisode de la série et par chance, c’est un épisode fascinant.
C’est un épisode fort, chargé d’émotions et d’une réflexion assez étonnante. On retrouve ce qui faisait le succès de la saison 1 mais pas seulement. On voit aussi que les conséquences de la disparition des 2% a une influence différente ici et là. A Jarden, l’influence est différente de celle de Mapleton mais cela ne veut pas pour autant dire que le ton est beaucoup plus optimiste. Les personnages sont donc toujours aussi cabossés par les problèmes de la vie. Il y a des scènes qui sont assez fascinantes au delà de la scène d’ouverture qui te secoue un téléspectateur. Il y a le moment où cet homme doit faire face aux pompiers qui sont là pour lui brûler sa maison. Je pense qu’il n’y a rien de plus intelligent que la construction de cet épisode, navigant entre les personnages en créant petit à petit des liens et des rencontres, tout cela accompagné des petits secrets de chacun. Notamment les pompiers, cette femme, Evie Murphy, (incarnée par Regina King) qui garde un oiseau dans une boite enterrée, etc. Mais pour en revenir à la scène d’ouverture, qui nous permet de nous retrouver à un moment proche de la préhistoire, c’est assez étrange cette façon que la série cherche à donner autant de détresse (la chute de pierre) avant de redonner de l’espoir (la naissance) et ensuite en tuant la mère d’une morsure de serpent.
Dans cet épisode, nous suivons les aventures de la famille Murphy durant presque toute l’heure entière. Il y a quelque chose de très étonnant aussi dans cet épisode par rapport à cette image biblique qu’il cherche à nous offrir (le sacrifice du mouton en est un autre par exemple). Les références religieuses sont là, très imagées et très perchées mais toujours soignées. C’est très étrange de voir la série aller dans cette direction, avec les peurs de chacun. Notamment du point de vue de John Murphy. Ce dernier est capable de tenir la série lui-même, et le reste de la famille a ses propres petits secrets (Evie dans la forêt, le rituel des oiseaux d’Erika, Michael, etc.). Tous ont des influences plus ou moins spirituelles mais toujours aussi intéressantes. Puis la série intègre une partie de la première saison avec l’arrivée de Kevin, Nora, Jill et Lily. Ils arrivent très de temps avant la fin de cet épisode mais The Leftovers parvient à intégrer de façon très intéressante les personnages dans la dynamique Murphy. Les Murphy vivent maintenant à côté de gens qui savent très bien ce que c’est que de perdre quelqu’un. Le barbecue pour l’anniversaire de John est donc une bonne façon de faire se rencontrer la première et la seconde saison. J’ai beaucoup aimé ce premier épisode et j’ai hâte de voir les prochains, surtout s’ils savent rester aussi bon que celui-ci… Le cliffangher est d’autant plus étonnant et j’ai hâte de voir la suite…
Note : 10/10. En bref, pouvait-on rêver meilleur épisode pour ouvrir la saison ?