Fabrice Hybert est un artiste français né le 12 juillet 1961 à Luçon en Vendée (il retirera plus tard le T final de son nom). De renommée internationale, il intervient dans des domaines et sur des supports très divers, procède par accumulations, proliférations, hybridations et opère de constants glissements entre les domaines du dessin, de la peinture, de la sculpture, de l'installation, de la vidéo mais aussi de l'entreprise et du commerce.
Son parcours est significatif d’un questionnement sur les réalités de l’art. Fabrice Hyber est un entrepreneur et s’intéresse au commerce qu’il développe en parallèle.
C’est au cours de sa 44e année, Fabrice Hybert prend la décision d’ôter le T de son nom. Il s’agit d‘une véritable décision artistique. En rapport avec le titre de ses œuvres, « hybertmaché, hybertvitesse », le T posait problème. Lorsqu’un ami lui suggère de l’ôter. Hyber sans majuscule devient alors un hyberlatif...
Il est fils d'un généticien, éleveur de moutons. Après quelques années d’études en mathématiques, il intègre les beaux arts de Nantes. Le directeur de l’école et l'un de ses professeurs Jean Claude Latil soutiennent son travail qui s’engage déjà dans un système non conformiste, où tout fait œuvre et rien ne fait œuvre.
En 2000, pour fêter le passage du nouveau millénaire, dans le cadre de la manifestation Changement de temps, Fabrice Hyber, est invité à exploiter l’arc de Triomphe. Il transforme les salles du premier étage en espace de consultation de son site qu’il crée pour l’occasion. Celui-ci consiste à répondre à une question posée par une multitudes d’autres questions toute pensées et imaginées par d’autres artistes et scientifiques. Ce projet fait référence au bâtiment qui l’arbitre mais souligne également le système de pensée de l’artiste pour qui le monde ne peut être appréhendé que comme un questionnement.
En 2001, il imagine à Tokyo le premier des C’hyber rallyes, le second aura lieu la même année à Vassivière en Limousin. En 2002 ce sera au tour de plus de quatre cents parisiens de battre le pavé de la capitale pour le Paris c’hyber rallye organisé avec le Musée d’Art Moderne de la Ville. Passionné par les concepts de rhizome et de prolifération, l’artiste pense le c’hyber rallye comme une œuvre : un réseau d’échanges actifs et durables entre l’œuvre d’art, l’environnement et le public.
2003 et 2004 sont deux années centrées autour de L’Artère – le jardin des dessins, œuvre pérenne, imaginée et créée par Hyber, à la demande de l’association Sidaction qui souhaitait commémorer les vingt années de la pandémie du sida. En choisissant de donner à ces années de lutte une visibilité généreuse, Fabrice Hyber a pensé L’Artère comme un anti-monument. Un sol ouvert, accessible à tous, gigantesque puzzle de 1001 m2 constitué de quelques 10.000 carreaux de céramique, supports d’autant de dessins originaux de l’artiste, peints directement sur les pièces de céramique. Ce parterre étalé comme une peau en plein cœur du Parc de la Villette à Paris, reprend la forme du ruban rouge dénoué, ouvert sur l’avenir.
En 2005, Nord-Sud est le titre de l’exposition proposée par l’artiste au Frac des Pays de la Loire. Témoin de l’avancée de sa réflexion, autour de l’aménagement de la vallée de son enfance, l’exposition reflète un processus initié en 1993. Après avoir semé dans le lieu plus de 70.000 arbres d’espèces variées, Hyber continue sur sa lancée en compagnie d’autres artistes invités à travailler autour des fonctions de la maison. En proposant à ces artistes et architectes de réfléchir avec lui à ces problématiques, Hyber poursuit son engagement de partage envers le public comme envers d’autres créateurs.
La même année, pour la Briqueterie de Ciry-le-Noble il provoque la capacité d’invention de deux professionnels de la terre cuite et défie les principes de fabrication en construisant une maison en terre de 2m50 de haut et 2 mètres de côté montée et cuite en un élément unique, comme une seule brique, Fée Maison.
Toujours en 2005, Fabrice Hyber se retrouve partie prenante d’une aventure menée de front avec le chorégraphe Angelin Preljocaj. À la demande de celui-ci, Hyber s’associe à la création du ballet Les 4 Saisons, musique de Antonio Vivaldi, présentée en ouverture du festival de Montpellier Danse. Assurant la « chaosgraphie » , les décors et les costumes du ballet, l’artiste déroute Preljocaj et perturbe sa chorégraphie avec l’intrusion sur scène de nombreux POFs ("prototypes d'objet en fonctionnement") qui agissent comme autant d’interférences et modifient sa façon initiale d’envisager le mouvement. Au même moment sont présentés à la Villa Arson sous le titre Météo une trentaine de tableaux préparatoires aux 4 Saisons, des installations, plusieurs POFs accompagnés de leur vidéo ainsi que différents costumes et décors réalisés par l’artiste pour le ballet.
En 2006, pour le musée de Herzylia à Tel Aviv, Hyber choisit de mettre en avant l’acte fondateur de son travail, le dessin et couvre le mur d’entrée du musée d’une aquarelle de 20 m de long sur 4 de large ; Les Eclats. Il poursuit cette idée en présentant exclusivement un ensemble de tableaux et de dessins, accompagné de sa dernière peinture homéopathique à la Galerie Jérôme de Noirmont, Paris. Le thème de cette exposition personnelle est lié au pétrole, matière fascinante à plus d’un titre pour l’artiste qui s’est intéressé très tôt aux rapports d’échelles, aux rythmes biologiques et aux mécanismes d’influence.
En 2007, Hyber se voit confier, à l’issue d’une consultation, la réalisation de la première sculpture contemporaine pérenne du Jardin du Luxembourg ; « Le Cri, l’écrit », bronze polychrome de 3,70 m de haut commémore l’abolition de l’esclavage.
D'après Wikipédia