DHR chez Air France: Un boulot à risque !
Supposez que ayiez quitté notre beau pays pendant 24 heures. Par exemple avec un vol Air France. Supposez que pour faire des économies sur votre facture de mobile, vous ayiez déconnecté les alertes, les infos, les téléchargements de données et que vous ne receviez donc plus vos doses horaires de news. Vous êtes pour le boulot dans un pays voisin, ami, sympa, qui a connu la crise mais qui commence à s’en sortir. Vous rencontrez des tas de gens qui eux aussi bossent pour tenter de faire tourner leurs petites entreprises. Après une journée bien remplie, un petit coup de stress à l’aéroport : « mon vol Air France va-t-il décoller ?« « Aurons-nous du retard ». « Il paraît que des salariés ont envahi le siège d’Air France à Roissy » Mais, niente, nada, nichts, nothing : Rien . Vol parfait, et plein, toujours sur Air France ; steward/esses affairé(e)s ; pilotes efficaces, puisque malgré la purée de pois, l’atterrissage se fait en douceur (enfin, c’est effectivement le minimum) ; arrivée « on time » ; on fonçe dans les dédales de Charles-de-Gaulle ( l’aéroport), en se demandant toujours comment un étranger non francophone va pouvoir repérer le RER pour Paris. Mais, ça y est, c’est fait, vous êtes chez vous, vous allumez la télé, et là….Là, vous tombez sur Oliver Besancenot ( ou Laurent du PCF) en train d’expliquer que, salauds de patrons, si vous cherchiez quelqu’un pour défendre ceux qui ont agressé le DRH d’Air France, eh ! bien, ce serait lui. Que la violence du patronat est encore plus grande. Qu’on nous ment sur la situation d’Air France où tout va très bien, que, vous savez quoi ? Air France utilise une partie de ses bénéfices pour rembourser ses dettes, donc pour enrichir les banques et le grand capital. Oui, c’est vrai, après tout, pourquoi payer ses dettes ? Il faudra que Besancenot aille voir les commissions de surendettement. Et là évidemment on se pince. Mais finalement rien de très nouveau, sous notre ciel triste d’automne. C’est toujours le même discours : Une timide baisse des charges pour les entreprises ? Un cadeau pour les patrons. Tenter de rester compétitif face à l’ensemble des pays, même pas ceux d’Asie du Sud Est, mais d’Europe, qui eux, après plusieurs années d’austérité, redémarrent? C’est sacrifier les salariés. D’ailleurs il suffirait de prendre les primes des grands patrons pour augmenter les petits salaires. Oui, c’est vrai 10 millions d’euros divisés par 1 million, ça fait 10 euros, et en plus qu’une seule fois.Réformer la sécu, réformer le code du travail ? C’est brader les acquis sociaux. C’est la même petite musique que celle du fameux discours du Bourget : Mon ennemi, c’est la finance. Finalement, nous ne récoltons aujourd’hui, avec ces images franchement indéfendables - désolé Olivier- que ce que nous avons semé, ce que vous avez semé ! Tiens au fait, pour les obsédés des grandes invasions: Sont-ce des réfugiés, des migrants, des islamistes, qui le couteau entre les dents ont lynché les dirigeants d’Air France ? Nous vivons une e-poque formidable !