Julien Pierre, ancien international français, vient de se lancer un nouveau défi en rejoignant la section paloise. Entretien !
Après 7 années passées à Clermont, tu rejoins Pau pour un nouveau challenge. Comment s’est passés ton adaptation et les premiers matchs ?
Mon adaptation à mon nouveau club se passe très bien, je ne suis pas quelqu’un de compliqué. C’est un club très ambitieux et je retrouve les mêmes manières de travailler qu’à Clermont. Cela me correspond très bien.
Le deuxième ligne est un peu un poste de l’ombre, souvent méconnu du grand public car moins médiatique que l’ouvreur ou l’ailier. Peux tu nous décrire ce poste?
C’est effectivement un poste obscur où on est cantonné à des tâches « ingrates ». La beauté de ce sport c’est qu’il y en a qui bosse pour faire briller les autres. Le rugby évolue et un deuxième ligne touche de plus en plus de ballons.
En résumé, notre mission c’est plaquer, nettoyer et gagner des ballons.
Bientôt 15 ans que tu es au plus haut niveau avec l’exigence que cela implique, tu as toujours la même envie le matin en partant à l’entrainement ?
Oui je suis toujours frais dans ma tête et heureux d’aller aux entrainements que ce soit plus ou moins difficile. C’est primordial, le jour où je n’aurai plus envie, j’arrêterai !
La finale de la coupe du monde 2011 doit être à la fois un très grand souvenir mais aussi un énorme regret ?
Evidement c’est un très grand souvenir même si je ne l’ai toujours pas revu. Je ne sais pas d’ailleurs pas si je le ferai un jour.
Après peut-on parler de regrets au regard de cette place en finale ? On y était un peu par miracle et forcement déjà très heureux d’y être. Ce qui est dommage c’est que la finale c’est certainement le seul match de la phase finale que l’on doit gagner.
Tu as perdu 4 finales avec Clermont dont 2 l’année dernière, les gens parlent de malédiction pour Clermont. Ne peut-on pas plutôt parler de petits détails, d’erreurs dans ces grands moments qui ont souvent fait basculer la rencontre du mauvais coté pour vous ?
Je ne crois pas aux malédictions non. Mais je crois que toutes ces finales perdues pèsent sur le club. Quand on rentre sur le terrain pour en jouer une, on pense forcement à toutes ces défaites et cela joue sûrement sur notre manière de jouer.
Et puis comme tu disais, le haut niveau c’est une somme de petits détails. Ca se joue très souvent à pas grand chose.
1 titre ce champion de France, 1 finale de coupe du monde, des finales de coupe d’Europe et championnat de France, 27 sélections, on peut quand même parler d’une très belle carrière non ?
Je suis content de ma carrière mais ce qui compte c’est le plaisir avant tout. Je regarderai derrière quand j’aurai raccroché.
Pour ton après carrière tu as déjà des projets ? Tu es déjà associé dans un bistro, c’est cela ?
Effectivement je suis associé dans un bistrot avec Julien Bonnaire. Je suis aussi président d’un fond de dotation « la passerelle » pour la protection de l’environnement. Et je travaille sur un autre projet lié au rugby qui me tient à cœur et que j’espère concrétiser. J’en dirai plus bientôt.
On est en pleine coupe du monde, comment juges-tu les prestations de nos bleus ? Ils peuvent aller au bout ?
Ils ont une réelle chance d’aller au bout, ca serait magnifique pour eux et pour le rugby français. Le principal dans une coupe du monde c’est de gagner les matchs et c’est ce qu’ils font pour le moment. On parle de la manière mais les gens se rappellent comment jouaient les boks quand ils ont gagnés en 2007 ?
Ton favori pour la compétition ?
Il y a 5-6 équipes qui vont gagner mais je vais dire les bleus et méfions nous aussi des sud-africains, je pense qu’on les a enterré un peu trop vite après leurs défaites contre le Japon !
Si tu dois me citer un coéquipier ou un adversaire qui t’a le plus marqué ? Pourquoi ?
Julien Bonnaire, on a joué 12 ans ensemble, c’est un mec exemplaire qui a une carrière énorme. Il fait preuve d’une très grande humilité et il a un impact positif considérable dans la vie d’un groupe !
Jack’s