C'est avec le coeur serré que j'ai regardé les images inouïes de l'orage qui s'est abattu samedi soir sur la ville de mon enfance.
Cannes, c'est là que ma maman est née, elle habitait dans le quartier populaire de la République (c'est la rue que l'on voit ici !), et mon père habitait à La Bocca. Ils se sont mariés en 1932 à Notre-Dame de Bon-Voyage (un présage pour le futur destin de mon père, courrier diplomatique ...)
Je me représente parfaitement les flots furieux dévalant dans la nuit le boulevard Carnot jusque dans la rue Meynadier, ou le long du boulevard Vallombrosa : tous ces ruisseaux généralement à sec que l'on a, comme sur toute la Côte d'Azur, bétonnés pour pouvoir construire des "Résidences", particulièrement à la fin des années 60. Je me souviens ainsi d'un promoteur immobilier qui bâtissait à tour de bras des immeubles massifs à balcons filants ... Mais après tout, on lui accordait les permis de construire et la demande était si forte. Comment résister ?
La maison de mon enfance était située à Rocheville, dépendant de la commune du Cannet, toute de plain-pied à l'époque et pas vraiment sur une éminence ... Et j'ai encore beaucoup de cousins et famille éloignée dans le secteur. Ont-ils été affectés par cette catastrophe ? Car tout le monde est choqué par la violence de tels sinistres, perd confiance, fait des cauchemars. D'autant plus que la population de la région est relativement âgée ...
Je pense beaucoup à eux, la nuit, la solitude, j'imagine leur désarroi et leur terreur sans limite. Quelle idée folle et dérisoire que de vouloir sauver une voiture, qui ne vaut vraiment pas la peine de périr noyé dans un parking. Une vingtaine de victimes, c'est considérable, inacceptable.
Je souhaite aux rescapés bien du courage et de la ténacité, et des courtiers en assurances efficaces !