Architecture ottonienne

Publié le 05 octobre 2015 par Aelezig

L’architecture ottonienne est un art préroman mais qui va en partie se développer avec les premières réalisations romanes, lesquelles convergeront souvent. Ce style, à la fois de la période romane et préromane, est consacré à la magnificence de l'image de l'empereur Otton Ier, au Xe siècle. C'est une architecture spécifique au Saint-Empire romain germanique, dans lequel l'architecture romane prédominera par la suite.

Eglise Saint-Pierre-aux-Nonnains, Metz

En 843, le traité de Verdun divise l'empire carolingien en trois royaumes dirigés par les petits-fils de Charlemagne. Louis le Germanique reçoit la Francie orientale qui correspond au territoire de la Germanie. Le titre impérial lui échappe et se transmet en se vidant de son sens jusqu'en 924. Il sera rétabli avec Otton Ier. Roi de Saxe depuis 936, vainqueur des Hongrois et des Slaves, deux des nombreux peuples venus envahir l'Occident dans la seconde moitié du IXe siècle, il reconquiert l'Italie et rétablit le pouvoir qu'autrefois Charlemagne avait établi sur Rome. En 962 il est couronné empereur à Rome et fonde le Saint-Empire romain germanique, qu'il place dans l'héritage de Charlemagne, qui lui-même s'était placé dans celui de l'Empire romain disparu. Otton Ier ressuscite ainsi un empire qu'il donne en héritage à son fil Otton II en 973. Celui-ci épouse une princesse grecque, Théophano, afin de s'allier à l'Empire d'Orient. À sa mort, c'est son fils, Otton III, qui lui succède. Encore jeune, sa mère assure la Régence, et par là même réaffirme l'influence byzantine sur l'art ottonien. L'art ottonien parvient à son apogée autour de l'an mil.

Parallèlement l’Église connaît une forte organisation hiérarchique : les idées réformistes marquent l'épiscopat et le monachisme, et l'expansion fulgurante des abbayes en est la parfaite illustration. L'Église tient une grande place dans le conseil des princes, et le rôle matériel et spirituel du monachisme est indéniable. Prouesses architecturales, les monuments se placent dans l'héritage de la dynastie carolingienne tout en se laissant imprégner des influences byzantines. Les ateliers monastiques deviennent à l'origine de tout l'art ottonien : sculptures, peintures, orfèvrerie, enluminures. Le culte des reliques s'élève, et les cryptes viennent se placer de plain-pied avec la nef. La composition des édifices est modifiée, tout comme le développement de la liturgie. Les grands pèlerinages s'organisent.

L'architecture religieuse ottonienne semble délaisser le plan centré, le déambulatoire est octogonal comme celui de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle. Le plan basilical d'inspiration romaine est le plus courant. Tours et clochers sont placés à l'extérieur des édifices afin d'accentuer la taille du bâtiment et la puissance des deux chevets. Ainsi la cathédrale ottonienne typique possède un plan basilical, un chevet flanqué de tours, une tour-porche (aspect longtemps conservé dans les églises germaniques) et parfois des chapelles collatérales au transept.

Eglise Saint-Cyriaque, Gernrode, Allemagne

L'architecture ottonienne conserve la figure des deux chevets symétriques carolingiens dans certains cas et lui donne même un grand essor par une régularité et une symétrie nouvelle, d'où souvent la présence d'une abside carrée, caractéristique rhénane par la suite. Le plan roman-rhénan correspond à une synthèse des plans ottoniens et carolingiens, accompagnant la naissance et le développement de l'art roman.

D'après Wikipédia