Une étude de 2012, publiée dans le Faseb Journal avait suggéré, pour ceux qui ont du mal à s’y mettre, que l’élévation aiguë et chronique de l’érythropoïétine dans le cerveau améliore la motivation pour l’exercice physique. Cette envie pourrait être induite par une simple pilule.
Il y a aussi tout le corpus de recherches visant à convertir lagraisse blanche en graisse brune, celle-là même qui fournit de l’énergie en cas d’exercice.
Mais là, il s’agit bien de mimer, par un médicament, les effets moléculaires de la pratique de l’exercice. Suite à ces travaux, Ismail Laher, du Département de pharmacologie et de thérapeutique de l’Université de Colombie- Britannique (Vancouver), co-auteur de l’étude, s’est forgé une conviction : » Il est clair que l’on tire beaucoup d’expériences enrichissantes de l’exercice, comme l’augmentation de la fonction cognitive, la solidité des os et l’amélioration de la fonction cardiovasculaire et il est irréaliste de penser que des pilules de l’exercice puissent se substituer à la pratique, du moins pas dans un avenir immédiat « .
Son bilan fait état de 3 limites dans les développements, en cours dans le pipeline :
· Des effets limités » au muscle » : Plusieurs laboratoires cherchent actuellement à développer de telles pilules, qui à ce stade, sont en cours de test, chez l’animal et dont les effets attendus sont limités à l’amélioration de la performance et de la force musculaires et à la réduction de la consommation d’énergie.
· Des limites d’usage chez les personnes en bonne santé, même si, bien évidemment, ces pilules trouveraient un usage plus légitime chez les personnes dans l’incapacité de pratiquer l’exercice physique, comme les patients atteints d’une lésion de la moelle épinière, ce qui permettrait de réduire une partie des effets néfastes du handicap sur la fonction cardiovasculaire et le muscle squelettique.
· Des effets secondaires inconnus : Il reste aussi à mieux comprendre les effets secondaires des candidats en cours de test, à définir les doses optimales, les risques d’abus et de mésusage.
Bref, nous en sommes encore à la toute première étape, expliquent les auteurs, et la mise sur le marché d’une telle pilule de l’exercice n’est pas pour demain.
Source: Trends in Pharmacological Sciences Octobre 2015 DOI:10.1016/j.tips.2015.08.014Exercise Pills: At the Starting Line?