Nous habitions le 902 Chemin St-Louis à Sillery. Les bureaux d'avocats Aubut Chabot étaient le terrain voisin sur ce même Chemin St-Louis. Coin Vauquelin et Chemin St-Louis. Enfant, on y roulait en vélo dans leur entrées circulaire les weekends. Nos sapins de fonds de terrains démarquaient le terrain des bureaux de chez Aubut & Chabot. On voyait donc régulièrement la face du propriétaires des Nordiques.
J'ai de plus deux jeunes soeurs bien sportives qui avaient alors tout juste 20 ans...enfin!
"Ils n'avaient qu'à me prendre!"
Mais je doute que mon père eût fait un meilleur travail. Voyez, mon père et Marcel Aubut ont une chose en commun: ils sont assez marginaux dans leurs approches. Laissons mon père de côté et concentrons nous sur Marcel.
À chaque fois que Marcel racontait l'épopée de l'évasion des frères Stastny, Gilles Léger, son complice dans les désertions, se trouvait à vouloir diluer les propos dignes du dernier James Bond.
Marcel beurrait épais.
Enlevez le verbe dans la dernière phrase et vous trouverez l'impression que nous donnait à tous, l'individu.
Il avait fait naître les Nordiques, MES Nordiques, dans la ligue nationale. Celui qu'on appelait "le kid de la grande-allée" habitait MA grande-allée, ma cour arrière! J'allais ramasser mes rondelles égarées sur leur terrain.
Mais toute la durée des Nordiques dans la Ligue Nationale, il donnait l'impression d'être légèrement attardé quand il choisissait de parler anglais. On ne pensait pas "soigné" et "articulé" en le voyant suer au micro. On pensait "porcin" et "rustre".
Mais il faisait bouger certaines choses. L'a fait encore dans son après-carrière sur le comité olympique et ailleurs chez Heenan Blaikie avec lesquels sa firme s'est associée l'an dernier.
Il ne faut pas s'étonner que Jean-Paul Lallier, maire de Québec lors du départ des Nordiques et plus raffiné, ait eu de la difficulté à s'entendre avec Marcel qui lui promettait que l'enflure des salaires allait cesser, le suppliant qu'il fallait un nouveau colisée. Lallier disait qu'il ne voulait pas payer (et faire payer) pour une ligue qui ne contrôle pas ses moyens.
C'est Lallier qui avait raison.
Là où on peut s'étonner, c'est dans le silence qu'on a tenté de garder autour des habitudes perverses et criminelles de celui qui, grisé par le pouvoir, a choisi de tendre des perches à des femmes qu'il a gênées. humiliées, dégradées, piégées, chosifiées.
On a fait comme dans les Églises avec les curés et les attouchements sexuels.
On a tenté de sauver la face de l'Église du grossier curé. depuis au moins 2011, mais maintenant, on ne peut plus retenir la bête, et je ne parle pas de Marcel, incontrôlable semble-t-il, mais comme morceau est craché et que le bât blesse, on fera saigner Marcel, mais le Comité Olympique Camoufleur ne ce fera pas taper sur les doigts.
Ça aussi c'est outrant.
La dernière carte dans le jeu de Marcel Aubut n'aura été qu'un deux de pique.