L’après-guerre s’est joué dans les derniers jours de la guerre entre ces trois hommes, un arriviste au nom à particule, un petit gars sans autre ambition que survivre, et un artiste. Un trou d’obus scellera leurs relations pour les années à venir. Trois héros, donc, que rien ne destinait à se rencontrer, si ce n’est la guerre, la fourberie de l’un d’eux, la solidarité des deux autres. Et, dans cet après-guerre, le monde n’est pas devenu meilleur, et les hommages rendus aux morts n’y changeront rien. Au contraire, cela exacerbera les ambitions, les malveillances, la cupidité.
Edouard choisit l’invisibilité. Albert fait face, on pourrait dire pour deux, malgré sa peur, ni sous-homme ni surhomme (on est loin du Bardamu de Céline).
Tout se mêle dans ce livre : la patrie, la banque, la famille, l’enfance, l’amour, l’argent, la misère, l’amitié, la fidélité, le déshonneur, l’honneur, la culpabilité, la mort, la vie. Une aventure haletante, qui commence dans la boue des tranchées et dont le récit s’achève sur l’entretien d’un cimetière militaire.
Ce roman a obtenu le Prix Goncourt 2013.