La chanteuse fait son entrée sur un air de cha cha et des claquements de papinettes. Alfredo Arias suit et annonce une mise au point : les voiles sont trois drapeaux argentins (on avait deviné). Les confettis sont tristes. La chanteuse chante pour de vrai en direct.
Après cela, la Comédie pâtissière peut se jouer. Nous apprendrons que les inventions culinaires, totalement surréalistes, sont imputables à une certaine Dona Petrona dont on pourrait se demander si c'est un personnage de fiction ou une cuisinière qui a réellement existé.
Alfredo Arias nous a habitué depuis longtemps à un théâtre biographique. Trio racontait la vie recluse de ses tantes paternelles. Il a poursuivi l'exploration de son enfance et ses retrouvailles avec son pays natal notamment avec Mortadela. Il a suivi des années de psychanalyse, d'où le divan. Il a beaucoup de talent et on peut s'émouvoir de le voir interpréter lui-même son propre rôle, qui plus est dans cette salle Copi... On repense à sa première création à Paris au Théâtre de l’Epée de Bois avec Eva Perón de ... Copi qui deviendra son ami et dont il montera tant de pièces, La Femme assise, Loretta Strong, Les Escaliers du Sacré Cœur, Le Frigo et Cachafaz.
Cette comédie pâtissière est débridée, poétique, baroque. D'aucuns apprécieront cette conversation intime avec une infinie tendresse pour le clown blanc qui transforme encore ses misères en théâtre. D'autres, moins indulgents, pourraient demeurer imperméables au déroulé du fil de caramel mou, dur ou fondant de l'artiste, ne pas souhaiter ouvrir son four mental si pictural et en fin de compte pathétique.
Texte et mise en scène Alfredo Arias
avec Alfredo Arias, Sandra Macedo, Andrea Ramirez
Espace scénique Alfredo Arias
du 18 septembre au 18 octobre 2015, du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30
Théâtre de la Tempête, Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre, 75012 Paris
La photo qui n'est pas logotypée A bride abattue est de Michèle Laurent