Il ignore qui il est jusqu’à
ce qu’on l’entraîne ici, où
certainement il mourra
à l’intempérie des fauves.
J’aimerais comprendre les fauves
pour comprendre le fauve qui est en moi.
La réalité fait gémir avec des halètements de bête.
Quelle grâce son souffle y a-t-il gagnée ?
Aucune si ce n’est la perte.
Sous la douceur crépite le doute.
Dans ces mains.
*
Saber
El poema nada en un viento y brilla.
No sabe quien es hasta
que lo arrastran aquí, donde
seguramente morirá
a la intemperie de las bestias.
Me gustaría entender a las bestias
para entender mi bestia. La
realidad hace gemir con jadeos de animal.
¿Qué gracia fue ganada en su respiración?
Ninguna que no fuera perdida.
Abajo de lo suave crepita la sospecha.
En estas manos.
***
Juan Gelman (Buenos Aires, Argentine 1930-2014)