C'est en février 2014 que déboule PopCorn Time. Créé par des développeurs anonymes, ce logiciel vise à "simplifier" l'accès aux fichiers BitTorrent.
Il propose une interface claire où est présentée une série d'affiches de films. Un clic sur l'une d'elles fait apparaître un descriptif du long-métrage. Un clic sur "regarder", et le film se lance quasi-instantanément, en version originale, avec des sous-titres au choix.
Facile, sans aucune pub et entièrement gratuit : PopCorn Time fait figure d'arlésienne du cinéma à l'heure numérique...
Au Danemark, environ 2.000 utilisateurs de Popcorn Time ont reçu un courrier leur intimant l'ordre de payer une amende de 295 euros pour avoir regardé le film "And So It Goes".
En Norvège, 75.000 utilisateurs du service de streaming pirate peuvent s'attendre à la même lettre.
La chasse aux pirates de salon a été lancée par les avocats de Scanbox Entertainment. D'après l'avocat Niels Hald-Nielsen, le distributeur veut régler l'affaire en dehors des tribunaux. "Mais si ça ne fonctionne pas, nous devrons régler cela devant le juge."
Popcorn Time est également dans le collimateur aux Etats-Unis. Les ayant-droits du film "The Cobbler" ont saisi la justice en août dernier pour tenter d'obtenir les adresses IP des internautes qui n'avaient rien payé. Les amendes aux Etats-Unis sont beaucoup plus élevées: les producteurs du film demandent jusqu'à 150.000 dollars (environ 132.000 euros).
Un autre studio américain, Millennium Films, a intenté un procès dans l'Oregon contre seize utilisateurs individuels de Popcorn Time. Ceux-ci étaient accusés d'avoir téléchargé et partagé le film Survivor. Le studio exigeait une amende de minimum 750 dollars (665 euros) pour chacun des contrevenants. Pour le studio, il s'agit avant tout d'un "travail de découragement via la condamnation."
Au Danemark, deux personnes avaient déjà été arrêtées en août pour avoir mis en ligne des sites qui expliquaient comment utiliser Popcorn Time.