L'HYPERACTIVITÉ (TDAH) associée à une espérance de vie diminuée – Frontiers of Molecular Neuroscience

Publié le 03 octobre 2015 par Santelog @santelog

Les enfants atteints de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et leurs mères, pourraient avoir une espérance de vie plus faible, en raison de changements chromosomiques, associés au trouble et pouvant affecter leur santé, conclut cette étude brésilienne. A nouveau en cause, des télomères plus courts, déjà associés au vieillissement cellulaire.

Les chercheurs de l’Or Institute of Research and Education (IDOR) et de la Federal University of Minas Gerais (Brésil) rappellent l’impact bien connu des affections psychiatriques comme les TDAH sur la vie familiale, mais aussi leur impact sur l’ADN des patients et de leurs parents. Ils constatent en effet avec cette étude que les enfants atteints de TDAH et leurs mères sont plus susceptibles d’avoir des télomères plus courts, une caractéristique documentée du vieillissement cellulaire, associée à risque accru de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité et le cancer.

 

Les télomères sont ces petits  » capuchons  » situés à l’extrémité des chromosomes qui apportent une protection contre la perte de l’ADN codant pour la protéine pendant la division cellulaire. Le raccourcissement des télomères qui se produit naturellement avec le vieillissement, au fil des divisions cellulaires peut être accéléré par le stress psychologique et biologique. Plus courts sont les télomères, plus courte est l’espérance biologique de vie. L’étude a évalué la longueur des télomères chez 61 enfants âgés de 6 ans à 16 ans, atteints de TDAH et chez leurs parents. Même chez les enfants les plus jeunes, les chercheurs constatent des télomères  » trop  » courts pour leur âge. Les télomères des mères le sont également, mais pas ceux des pères.

Des télomères plus courts, mais pourquoi ? Les auteurs invoquent le stress généré par les symptômes du TDAH chez les enfants comme chez leurs mères, la plupart du temps principalement en charge de l’éducation des enfants. Les mères participant à l’étude présentent d’ailleurs des niveaux plus élevés de troubles dépressifs et de stress que les pères. Bref, au-delà de la composante psychologique du TDAH, il existe aussi un impact au niveau cellulaire, à l’ADN.

Télomères plus courts et TDAH : Alors que la longueur des télomères est en grande partie héréditaire, on peut se demander i des télomères plus courts chez les parents en favorisant cette caractéristique chez leurs enfants, transmettent partiellement une prédisposition au TDAH. Mais ce qui est certain est que ces enfants à TDAH qui ont déjà des télomères plus courts auront des enfants à télomères plus courts. Or, les niveaux d’hyperactivité chez les enfants sont associés à la longueur des télomères…

Une conclusion qui  » a du sens « , commentent les auteurs, qui appellent à intervenir au plus tôt pour prévenir le stress psychosocial familial et …le raccourcissement des télomères.

Source: Frontiers of Molecular Neuroscience 10 July 2015 DOI: 10.3389/fnmol.2015.00028 Telomere length is highly inherited and associated with hyperactivity-impulsivity in children with attention deficit/hyperactivity disorder

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