Qu'il s'agisse d'un règlement de facture en retard, d'un défaut de paiement sur un emprunt, d'une dette en souffrance auprès d'un service public…, plutôt que de téléphoner à un centre d'appel et se fâcher avec un interlocuteur peu compréhensif, peut-être vaut-il mieux, en effet, passer par une application mobile permettant de trouver calmement une solution satisfaisante pour toutes les parties. Voilà l'idée qui a conduit à la création de PaySwag et qui pourrait changer la vie des millions d'américains en délicatesse – temporaire ou permanente – avec leurs finances personnelles.
Mais le surcroît de confort apporté aux consommateurs ne suffira évidemment pas à séduire les créanciers : le concept doit également avoir une influence positive sensible sur le comportement des « délinquants ». Alors, la solution intègre un certain nombre de mécanismes qui devraient accompagner intelligemment les personnes endettées – pour peu qu'elles ne soient pas en complète faillite ou malhonnêtes. Entre ludification et simplification de l'expérience utilisateur, les recettes mises en œuvre sont plutôt classiques, mais valent bien d'être testées, même si le résultat n'est pas assuré.
La startup commercialise son offre auprès des entreprises les plus susceptibles d'être confrontées à des problèmes de recouvrement, notamment les établissements de crédit en tout genre. Fourni sous forme d'une application autonome, en marque blanche, ou intégré dans les systèmes existants, le service est conçu pour être utile à la fois à leurs clients en situation de défaut et à ceux qui présentent un risque élevé et pourraient se trouver démunis face à un accident de la vie (perte d'emploi, maladie…).
En pratique, afin de remplir son office au quotidien, l'outil envoie à l'utilisateur des notifications, à l'approche de ses échéances de remboursement. Il met ensuite à sa disposition un large choix d'options de paiement pour les honorer (en liquide – via PayNearMe –, par carte ou par virement). En cas de difficulté, un module dédié lui permet de lancer une demande d'aménagement de sa dette (étalement, réduction de montant…). Enfin, pour le côté incitatif, des cadeaux – symboliques ou financiers – viennent récompenser les comportements responsables.
Le recouvrement est un sujet extrêmement délicat à aborder, tant les intérêts des débiteurs et des créanciers semblent opposés. En conséquence, les acteurs historiques vont vraisemblablement voir d'un mauvais œil une approche qui cherche à renverser des habitudes historiques. Pourtant, comme dans tous les autres domaines (par exemple l'éducation financière), l'ampleur des enjeux mérite d'expérimenter de nouvelles méthodes qui pourront finalement s'avérer bénéfiques pour tout le monde.