"J'ai cru longtemps qu'il suffisait de toucher
le bois d'une table pour marcher avec la forêt,
de caresser le galbe d'une statue pour donner
un corps tout neuf à l'amour, de croquer
un fruit vert pour que s'ouvre à nouveau
le jardin de l'enfance et que la mer appareille
qui était blanche comme tout ce qui endure
sans parler le feu des longs désirs,
j'ignorais
que là ou l'enfant peut entrer de plein pied,
un mur se dresse que le temps a bâti
avec nos coeurs aveugles, avides, nos belles
promesses, nos serments de papier,
et c'est celui-là même où nos rêves se brisent
que tu défais, poète, pierre après pierre,
avec des mots de rien, des mots de peu
que les pluies ont lavés, les silences taillés
comme un diamant dans la lumière des jours."
Guy Goffette-"La lumière des jours"
Tu sais,
j'aime bien quand l'espace est limité, ça me rassure.
Adepte de l'enfermement volontaire,
j'ai besoin de retrouver mes pas.
Parfois, l'océan m'enveloppe
comme accessoire ultime
pour corriger avec grandiose
qui oserait le narguer
ou peut-être trop le chérir
...