Pouvoir s’aimer sans faire l’amour ?
Publié le 08 juin 2008 par Lizablog
L’amour sans le faire ?… Désir et amour sont étroitement mêlés dans notre culture. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit de la même chose pour autant.
Je pense qu’il est possible d’aimer sans faire l’amour. Mais quand il s’agit d’un choix (donc pas une décision ou un état de fait induit par des difficultés dans la sexualité d’un ou des deux partenaires) il ne peut s’agir que de personnes vraiment désintéressées par leur sexualité.
Alors Idéalisation de l’autre ou peur que le désir ne s’émousse ?
Faites un test: posez la question dans votre entourage.Vous verrez les yeux briller,les langues se délier pour évoquer des flirts,des amitiés particulières sans passage à l’acte qui prennent dans l’existence de chacun une place considérable.En musique,l’amour courtois est de retour.Il s’exprime dans «Tristan»,le bel album du chanteur Jean-Louis Murat qui y célèbre le «bonheur d’aimer» (même et surtout) sans pouvoir se toucher.La recette paie, comme en témoigne le succès des derniers romans de Marc Levy ou de Guillaume Musso.Les ressorts narratifs de ces deux poids lourds de l’édition reposent souvent sur un même pitch:la quête d’amours d’autant plus difficiles à oublier qu’elles étaient virginales.« Seuls les hommes chastes s’y connaissent en amour »,écrit M.Levy. Alors,flotterait-il dans l’air du temps un parfum d’ascèse ? Tout semble l’indiquer.En juin 2007,la Britannique Susie King a lancé le site platonicpartners.com sans se faire trop d’illusions.
Elle voulait proposer un lieu d’expression à « la minorité silencieuse des adultes en quête d’amour platonique, d’une relation non physique ». Surprise : en quelques mois, la fréquentation de son adresse Internet a explosé, passant de 400 membres à plus de 30 000. Chez nous, quand on ausculte la dernière enquête sur la sexualité des Français, on constate que deux hommes sur dix entre 18 et 24 ans affirment ne pas s’intéresser au sexe et que, entre 18 et 35 ans, 6,2 % d’entre eux sont abstinents. Comment est-ce possible quarante ans après Mai 1968, dans une société qui prône la libération des mœurs ?