Un cocktail PROBIOTIQUE bénéfique aux asthmatiques – Science Translational Medicine

Publié le 02 octobre 2015 par Santelog @santelog

En remarquant l’absence de certains types de bactéries dans les intestins de bébés de 3 mois à risque élevé d’asthme, cette étude suggère que rétablir l’équilibre bactérien permet de réduire le risque d’asthme. Les conclusions, présentées dans la revue Science Translational Medicine, élargissent encore le rôle de médiation décisif du microbiote intestinal. Elles laissent espérer de pouvoir conjurer le risque d’asthme chez l’enfant par un simple cocktail probiotique.

Les chercheurs apportent en fait la preuve de concept de leur hypothèse en apportant ces bactéries manquantes à des souris modèles d’asthme et en constatant que leur progéniture est moins susceptible d’avoir la maladie. C’est une nouvelle fois l’hypothèse de l’hygiène -qui est en cause, qui consiste à trop préserver les nouveau-nés des allergènes, ce qui va renforcer leur risque d’allergies, plus tard dans la vie. Des niveaux trop élevés d’hygiène conduisent à un contact réduit avec les microbes qui va de pair avec une augmentation de l’incidence des maladies allergiques et auto-immunes, telles que le diabète de type 1. De nombreuses études ont déjà documenté cette hypothèse. Ici, en apportant des bactéries complémentaires, on réduit le risque d’allergie. 

Des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique, de l’Université McMaster, de l’Université de Toronto, de l’Alberta et du Manitoba ont mené 2 études distinctes. Une étude cas-témoins menée sur des enfants et cette expérience de laboratoire sur des souris.

·   Pour l’étude menée chez 319 enfants, les chercheurs ont sélectionné des groupes d’enfants à différents niveaux de risque d’asthme (tests, symptômes)et analysé des échantillons de leurs selles aux âges de 3 mois et 1 an. Ils ont pu ainsi identifier les différences dans la composition du microbiote intestinal selon les différents niveaux de risque et regarder les effets de ces différences bactériennes sur la digestion des enfants.

ØLes 22 enfants qui présentaient à la fois des réactions allergiques et des sifflements étaient caractérisés, à l’âge de 3 mois, par des types de bactéries différents, par rapport aux autres enfants. En particulier, 4 types de bactéries (Faecalibacterium, Lachnospira, Rothia et Veillonella) étaient présents à bien plus faibles niveaux. Ces différences s’étaient estompées à 1 an. Ces enfants présentaient également des niveaux inférieurs d’un type d’acide gras à chaîne courte (acétate) dans leurs selles.

·   La seconde expérience a été menée sur des souris élevées pour être exemptes de bactéries et qui ont reçu par transplantation, soit un échantillon des selles d’un enfant à risque élevé d’asthme ou le même échantillon mais complété avec les bactéries manquantes. Les souris  » supplémentées  » en bactéries donnent naissance à une progéniture à moindre inflammation dans les poumons, par rapport aux autres souris.

Un cocktail de bactéries pour protéger contre l’asthme : Ainsi des changements du microbiote aux tout premiers mois de la vie peuvent être un facteur de développement ou de prévention de l’asthme. Quelques bactéries semblent ici apporter un effet protecteur contre la maladie, 4 bactéries qui pourraient donner lieu au développement d’un  » cocktail  » probiotique. Des résultats qui a minima soutiennent le principe de thérapies à base de bactéries pour empêcher le développement de l’asthme et d’autres maladies allergiques de l’enfance.

Bref, le microbiote n’a pas fini de nous surprendre avec des implications dans un spectre de plus en plus large de résultats de santé.

Source:Science Translational Medicine September 30 2015DOI: 10.1126/scitranslmed.aab2271Early infancy microbial and metabolic alterations affect risk of childhood asthma

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