L’avortement est loin d’être un geste anodin… Autorisé en France depuis 1975 (loi Veil), il se pratique de deux manières en fonction du choix de la femme et du terme de grossesse. Comment ça se passe ? Est-ce douloureux ? Y a-t-il des effets secondaires ? Un risque de stérilité ? Nous vous proposons un tour d’horizon sur l’IVG.
Deux techniques d’avortement possibles
En France, il existe deux méthodes pour avorter : médicamenteuse et chirurgicale. La première méthode, à l’aide de médicaments peut être réalisée jusqu’à la cinquième semaine de grossesse sans hospitalisation et jusqu’à la septième avec une hospitalisation de quelques heures. La femme va prendre deux cachets avec 36 voire 48 heures d’intervalles. Le premier comprimé à base de mifépristone va stopper le processus de la grossesse. Le second, à base de prostaglandines est utilisé pour provoquer les contractions et générer l’expulsion de l’embryon.
La seconde méthode, chirurgicale, est réalisable jusqu’à la douzième semaine. L’opération qui dure 5 à 10 minutes consiste à aspirer le contenu de l’utérus sous anesthésie générale ou locale.
La procédure à suivre pour avorter
Une fois que l’avortement est envisagé, une première consultation médicale a lieu dans une structure qui pratique ce type d’intervention (hôpital, clinique agréée, centre de planification ou cabinet médical). Des examens en laboratoire, un examen gynécologique pouvant être accompagné d’une échographie vont être prescrits. Une période de 7 jours de réflexion à compter de cette première consultation médicale est obligatoire, il peut cependant être réduit à deux jours pour les cas urgents, c’est-à-dire proche de la semaine 12. Après ce délai légal, une deuxième consultation a lieu afin de confirmer ou non la demande d’avortement. Un consentement écrit doit alors être signé par la femme (mineure ou majeure) avant l’IVG et être remis au médecin. 48 heures avant l’avortement, un entretien est proposé avec une assistante sociale ou une conseillère. Cet entretien est obligatoire pour les mineures. Enfin, entre trois et quatre semaines après l’avortement, une consultation médicale de contrôle aura lieu afin de s’assurer que l’IVG est bien effective. Il s’agira également de contrôler qu’aucune complication n’est observée (perte de sang, infection, température élevée). Enfin, la question des méthodes contraceptives futures sera abordée.
Est-ce douloureux ? Y a-t-il des séquelles ?
Dans certains cas, l’avortement peut être douloureux, quelque soit la technique choisie. Les contractions de l’utérus provoquées par la prise des médicaments ou suite à l’intervention chirurgicale peuvent en effet être parfois difficiles à vivre. Mais d’après de nombreux témoignages, c’est l’aspect psychologique de cette décision qui est parfois lourd à porter. Le suivi avec un psychologue peut donc être utile pour certaines femmes qui ressentent culpabilité, angoisse…
Si les complications après un avortement sont rares, aucune intervention médicale n’est garantie à 100 % : 2 à 3 % des femmes ayant subi un avortement doivent ainsi faire face à des complications comme par exemple une perforation de l’utérus, une hémorragie, une infection. Cependant, aucune étude scientifique ne prouve une augmentation du risque de stérilité. Des effets secondaires sont par contre constatés : nausées, vomissement, fièvre, urticaire, diarrhée, maux de tête, bouffée de chaleur, perturbation des cycles menstruels, etc.