Les jeux sont faits : François Villeroy de Galhau, ancien directeur général délégué de BNP Paribas, a réussi son audition devant le Parlement pour le poste de gouverneur de la Banque de France... Une majorité de parlementaires a donc considéré qu'il n'y avait potentiellement pas de conflits d'intérêts, quand bien même l'ancien banquier va devenir membre du directoire de la BCE, et donc participer à la prise de décisions et à la surveillance du système bancaire, comme je l'avais expliqué dans ce billet !
En réponse au problème de conflit d'intérêts, Eva Sas, Députée de l’Essonne, Vice-présidente de la Commission des finances, Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre et Sénatrice de Paris, et plusieurs de leurs collègues ont déposé une proposition de loi.
Proposition de Loi Lienemann-Sas sur les Conflits d'Intérêts
L'idée est de lutter contre les conflits d'intérêts par un moyen simple mais terriblement efficace : la nomination à un poste de contrôle et de régulation ne serait possible, que si la personne n'a pas exercé, pendant les 5 années précédentes, de fonctions dans des entreprises contrôlées par cette institution. Dans le communiqué de presse officiel, j'ai plaisir à trouver les mots qui ne caractérisent malheureusement plus le fonctionnement actuel de notre démocratie : "confiance", "indépendance", "crédibilité",
Dès lors, cette louable initiative, qui démontre au passage qu'il existe encore des députés courageux et intelligents, soulève une unique question : combien de parlementaires de la majorité vont soutenir ce texte ? Pour ma part, j'ai décidé de poser directement la question au député PS de ma circonscription. Si un grand nombre de citoyens faisaient de même, je suis certain qu'une telle proposition de loi, qui n'a en l'état quasiment aucune chance de passer, pourrait devenir la marque d'une démocratie retrouvée ! C'est du reste le seul moyen d'éviter la montée des populismes et extrémismes.
"Si j'étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire ; je le ferais, ou je me tairais." Jean-Jacques Rousseau