Dernier appel pour les vivantsde Peter Farris 4/5 (27-09-2015)
Dernier appel pour les vivants (336 pages) est sort le 1er octobre 2015 aux Editions Gallmeister dans la collection Néonoir (traduction Anatole Pons).
L’histoire (éditeur) :
Pour Charlie, ce ne devait être rien d’autre qu’une banale journée de travail à la banque. Pour Hicklin, ce ne devait être qu’un casse de plus. Histoire de se refaire un peu à sa sortie de prison. Pour sa petite amie accro au crack, peu importe, puisque de toute façon rien ne se passe jamais comme prévu. Surtout si, dès le départ, on tente de doubler ses partenaires de la Fraternité aryenne. Et puis pourquoi prendre le jeune guichetier en otage ? Maintenant, combien de temps faudra-t-il aux flics et aux membres du gang pour les retrouver ?
Mon avis :
Dans la collection Néonoir des Editions Gallmeister je voudrais un petit roman bien sombre où l’auteur ne mâche pas ses mots et avec une intrigue digne d’un bon Tarantino (Reservoir Dogs remanié à la sauce néonazie). Et bien voici Dernier appel pour les vivants !
Avec ce roman, Peter Farris nous offre un bon roman noir, un polar dirigé par la violence, l’argent et la drogue et qui se révèle plus profond qu’il n’y paraît.
Hobe Hicklin, un membre de la fraternité aryenne, est à peine sorti de prison (après y avoir passé une douzaine d’année) lorsqu’il commet un braquage. Il abat froidement la responsable d’une agence bancaire et kidnappe le guichetier Charlie Colquitt, un jeune homme fan de modélisme et de fusées et dont la seule vie sociale est son boulot à la banque, ses étude d’ingénieur à la fac et sa maman.
Ce qui était censé être un casse à trois devient rapidement un coup en solo lorsqu’ Hicklin décide d’aller se terrer dans une cabane en forêt avec le butin, sa petite amie camée et l’otage. L’enquête, menée par le shérif Tommy Lang, un ivrogne dépassé, et par l’agent spéciale Sallie Crews, est également conduite, d’une autre manière, par Flock et le Prédicateur Lipscomb, deux frères de la Aryan Brotherhood qui ne comptent pas se laisser doubler épurement.
Les liens et l’étau se resserrent à mesure que l’intrigue avance et la violence va crescendo. Isolés dans le refuge Colquitt, Hicklin et sa copine Hummingbirg vont nouer quelques relations incertaines (que le sexe, la drogue, l’alcool et des relations communes facilitent) et quelques tabassages que le pauvre Charlie subit entre deux sommeils.
Autour d’eux, ceux qui sont à leurs recherches s’activent et s’agacent (certains plus que d’autres), n’hésitant alors pas à user de leur « force » de persuasion.
Je reconnais que présenté comme ça, Dernier appel pour les vivants fait peut-être un peu trop histoire banalede braquage qui tourne mal, alors que ce n’est pas du tout aussi simple et pas tant que ça déjà vu. Je me dois donc de préciser que Peter Farris possède une style très parlant (cash !) qui retranscris très bien certaines scènes, certains détails, une atmosphère, et nous fait bien entrer dans l’esprit de ses protagonistes nous laissant capter aisément leur blessures (aussi bien internes qu’externes).
Il prend soin de travailler ses personnages, avec économie mais force, et nous donne ainsi l’occasion de les percevoir de façon plus humaine. Certains d’entre eux se construisent peu à peu et finissent par rendre une image d’homme défectueux mais au final moins pitoyable et médiocre. La relation qui se noue entre l’otage et le criminel est surprenante et très intéressante. Les actes passés prennent une importance considérable autant dans l’histoire que dans la vie de ces hommes.
Tous ses personnages, plus ou moins perdus, forment une intrigue captivante qui m’a finalement plus touchée que je ne l’aurai imaginé en entamant le livre.
Fan de polar bien sombre et qui gagne en profondeur, n’hésitez pas !