Aux termes de cet accord, la jeune pousse – spécialisée, entre autres, dans l'analyse des données issues d'un large panel de plates-formes de finance participative américaines – utilisera dans ses référentiels le système d'identification permanent des entreprises (PermID) conçu par Thomson Reuters. De plus, ses flux d'informations, couvrant les opérations de « crowd equity », seront intégrés parmi les sources mises à disposition des professionnels des marchés financiers au sein de l'outil Eikon qui leur est dédié.
La nouveauté peut paraître insignifiante, elle n'en aura pas moins un impact important sur le suivi et l'analyse de tout un pan de l'économie, aujourd'hui relativement méconnu. En effet, les entreprises qui ont recours au financement participatif sont souvent celles qui n'ont pas accès aux circuits traditionnels, faute, justement, d'un historique suffisant pour rassurer les banques ou les investisseurs. L'accès aux données concernant leurs tous premiers pas deviendra donc un moyen de contourner cet obstacle.
La transparence gagnée sur les entreprises historiquement « invisibles » va ainsi pouvoir faciliter le développement de celles-ci en les exposant très tôt à des experts susceptibles de les aider à trouver des financements ultérieurs, des conseillers spécialisés, des opportunités de collaboration… Puis, si les outils de Thomson Reuters sont suffisamment évolués, il deviendra également possible d'ouvrir de nouvelles fenêtres de connaissance sur ces petites structures, car le crowdfunding ne se limite pas à l'apport de fonds.
L'analyse des profils des participants à une campagne – pour ne prendre qu'un exemple – peut s'avérer extrêmement riche d'enseignements, autant pour l'entreprise elle-même que pour ses futurs investisseurs ou partenaires. Il s'agit d'un puissant instrument d'analyse du potentiel d'un produit ou service, du modèle économique, de la stratégie marketing, de la cible de clientèle… dépassant même, peut-être, l'information disponible pour les entreprises plus matures, obtenue via des moyens classiques.
Avec cette ouverture sur la finance participative, Thomson Reuters fait d'une pierre deux coups : d'une part, elle étend son rôle d'éclairage économique et financier sur un secteur jusqu'à maintenant difficile à prendre en compte et, d'autre part, elle peut commencer à appréhender de nouvelles sources d'information et techniques d'analyse sur les entreprises, qui lui permettront simultanément d'accroître la profondeur de son offre – en commençant, sans risque, par une frange marginale de son périmètre de couverture.