Un bouquin qui vous prend aux tripes ….

Par Citoyenhmida

Il y a des romans qui, une fois ouverts, vous enchaînent, vous retiennent, vous fascinent et vous ne pouvez plus les lâcher jusqu’à la dernière page!

C’est le cas de “JUSTICE EST FAITE” de Jean MECKERT que je viens de lire (et de relire juste après l’avoir terminé) dans une nouvelle édition parue en 2008 chez Joëlle LOSTFELD -collection Arcanes.

Pourtant, à prime abord, ce petit livre n’avait rien de spécialement attirant : un auteur assez quelconque, un titre qui reprend celui d’un film sorti en 1950 et dont il est en fait la “novélisation”, c’est à dire la “réécriture sous forme de roman du scénario”.

Ce genre d’exercice ne laisse pas une grande part d’imagination et de création à celui qui l’entreprendre sauf que dans le cas présent le sujet ouvrait deux grands axes d’intérêt qui ont été parfaitement maîtrisés par Jean MECKERT /

> l’ambiance d’un procès d’assises tel qu’il s’en déroulait dans les années 1950, avec des jurés trirés au sort parmi un panel de citoyen/nes et qui avaient le dernier mot dans le verdict prononcé, sans possibilité de recours.

> le mobile du crime à juger : l’euthanasie, ce sujet tabou dans les année 50 durant lesquelles le sentiment religieux était encore très fort en France, où on ne parlait ouvertement par exemple de certains sujets sociétaux; comme l’avortement ou l’homosexualité. A l’époque, le droit, la morale et la société réprouvait l’idée même de l’euthanasie.

Ce qui rend ce roman passionnant, c’est la manière dont l’auteur permet au lecteur de suivre chaque juré à part, en tenant compte de sa propre vie, ses problèmes problèmes, ses propres convictions, ses propres contradictions!

Les sept personnes tirées au sort et retenues pour juger Elsa LUNDEINSTEIN qui a administré une dose létale de morphine à son patron et amant, en phase terminale d’un cancer à la gorge, vont réagir chacun à sa manière à cet acte que de certains considèrent d’office comme “criminel” et que d’autre essaient d’expliquer par l’amour.

Et forcément l’approche du commandant à la retraite ne sera pas la même que celle du propriétaire équestre, celle de l’agriculteur sera différente de celle de la dame antiquaire, celle l’imprimeur père d’un enfant déficient mental s’opposera à celle du barman ou celle du négociant en sanitaires.

Quand l’auteur utilise la première personne pour parler l’accusée, le lecteur se laisse prendre par le stratagème et suit le personnage sans hésitation

Cette intrusion du lecteur dans la vie intime de chacun des jurés et dans dans celle de l’accusée l’éclairera sur la décision finale du jury.

Le roman est très bien travaillé qu’on en oublié qu’il s’agit d’une adaptation d’un film : les personnage sont très bien décrits et les dialogues bien menés.

A lire absolument, pour retrouver une époque révolue, mais pas si lointaine, durant laquelle les mêmes problèmes qu’aujourd’hui se posaient à la sociétés françaises mais où les approches étaient bien différentes.