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Quelques pistes pédagogiques pour Renée Cox, an intimate retrospective

Publié le 01 octobre 2015 par Aicasc @aica_sc

Du 5 novembre au 29 novembre 2015, Tropiques Atrium scène nationale propose, salle André Arsenec, une exposition de Renée Cox . L’Aica Caraïbe du Sud vous soumet quelques pistes pédagogiques, à adapter selon les cycles et les classes, pour préparer votre visite :

Analyse de l’oeuvre

Renée Cox The liberation of Aunt Jemima

Renée Cox
The liberation of Aunt Jemima

Une composition fondée sur la symétrie et l’opposition
– symétrie autour d’un axe vertical central : le personnage de Raje qui sépare les deux images publicitaires avec les deux médaillons
– opposition entre les icônes publicitaires d’Uncle Ben et Aunt Jemima, images publicitaires anciennes, stéréotypes de la soumission et les nouveaux Uncle Ben et Tante Jemima, modernes, dynamiques, »libérés »
Une gamme chromatique chaude et tonique ( orange et rouge)

En effet, à gauche, sur fond rouge,  l’image publicitaire de la farine pour pancakes, Aunt Jemima ainsi qu’à l’extrême gauche, en médaillon le visage souriant d’Aunt Jemima. Les éléments de l’affiche publicitaire, image de pancakes et textes de tailles et de couleurs différentes ;

A droite, selon le même principe mais sur fond orange, la publicité d’Uncle Ben dont le médaillon est plus petit.

Au premier plan se détachent trois personnages, un homme et deux femmes.

Au centre une femme noire, jeune, sportive, d’allure dynamique  dont le justaucorps est aux couleurs du drapeau jamaïcain . Elle porte des cuissardes à hauts talons.

Légèrement en arrière, bras dessus bras dessous avec le personnage central qui semble les entraîner, un homme et une femme jeunes et noirs, en tenue de sport,les yeux levés vers  l’avenir qui les attend. Derrière eux quelques traits donnent l’illusion d’un déplacement.

Ils s’opposent aux visages de la publicité qui appartiennent aux représentations stéréotypées des noirs soumis et souriants. Ce sont  les nouveaux Uncle Ben et Aunt Jemima, plus énergiques et plus combattifs.

Quelques problématiques en lien avec cette oeuvre
– l’autoportrait fictionnel et les jeux de rôle
– les super héros
– la déconstruction des stéréotypes liés à la représentation du corps féminin noir
– la photographie post – moderne
– liens avec la BD et le cinéma
– l’autoportrait peint, l’autoportrait photographié

Esquisses de quelques unes de ces problématiques:
– l’autoportrait fictionnel et les jeux de rôle
1921 Marcel Duchamp : Rrose Selavy
Distinguer l’autoportrait fictionnel, manière d’introspection à la recherche d’une vérité subjective profonde : être à la fois autre et soi même (Claude Cahun, Pierre Molinier, Michel Journiac ) de l’autoportrait – jeu de rôle où l’artiste endosse une identité fictionnelle.(Cindy Sherman)
L’œuvre de Cindy Sherman prise dans son ensemble se présente comme une vaste galerie de personnages et de rôles qu’elle-même campe au prix de déguisements qui la rendent plus ou moins méconnaissables. Caméléon, elle arpente les scènes de la peinture ancienne, les films hollywoodiens, suggérant des bribes de narration laissées en suspens. Méconnaissable d’une image à l’autre, elle incarne de multiples personnages. Stricto sensu, ce ne sont pas des auto-portaits même si c’est elle même qu’elle photographie.
Renée Cox par contre incarne un même personnage par série et notamment la super héroïne Raje.

Stacey Tyrell dans la série Backra Bluid dont le titre associe un terme africain, backra qui désigne le maître blanc et le mot écossais bluid qui signifie parenté incarne tous ses ancêtres féminins imaginaires pour interroger sa propre identité. Photographe et modèle, elle conçoit l’ensemble de la scène à immortaliser : maquillage, décor, costume, luminosité appropriée.

Wenjue Zhang, une plasticienne chinoise adopte la même démarche photographique. Elle se maquille, se déguise, devient une autre pour analyser la représentation de la nudité sous le regard du peintre masculin et les questions de genre et de race. En endossant l’apparence physique d’autres femmes, elle réfléchit à ses propres différences à travers les leurs.

– les super héros
Ce sont les héros fictifs des BD américaines, doués de pouvoirs exceptionnels et de costumes distinctifs. Ils apparaissent entre le krach boursier de 1929 et la seconde guerre mondiale : Batman, Spiderman, Iron Man etc …
Les artistes s’approprient leurs images Andy Warhol ( Superman 1960), Erro , Raymond Pettibon ( No title in spite 1992) Mathias Schmied (Maybe a little christmas 2012)
Parfois avec ironie Gilles Barbier ( L’hospice des super héros, The Obèse 2012 ), Adrian Tranquilli (This is not a love song 2005) Audrey Piguet ( La Chute du héros : Catwoman 2012)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

Gustavo Peña (République .Dominicaine)

– la déconstruction des stéréotypes liés à la représentation du corps féminin noir
Depuis la décennie quatre – vingt, plusieurs artistes femmes noires américaines, africaines ou sud africaines ont exploré la représentation du corps féminin noir avec l’ambition de déconstruire les stéréotypes attachés à sa représentation.
Plusieurs d’entre elles soulignent que traditionnellement la femme noire est envisagée, surtout aux Etats – Unis ( voir les films hollywoodiens comme Autant en porte le Vent et bien d’autres) soit comme une nounou simplette et dévouée, aux formes généreuses soit comme une femme provocatrice et insolente, un brin vulgaire.
Ces plasticiennes contestent cette conception erronée de la femme noire et veulent en modifier la perception .

http://aica-sc.net/2014/05/07/soixante-treize-tonnes-de-sucre-pour-une-gigantesque-sculpture/

Ainsi, par exemple, Betye Saar ( La libération d’Aunt Jemima 1972), Renée Cox (La libération d’Aunt Jemima 1998 ), Carrie Mae Weems( From here I saw what happened and I cried 1995- 1996) ) , Candice Breitz (Ghost series 1994-1996 ), Sonia Boyce ( ‘From Tarzan to Rambo: English Born ‘Native’ Considers her Relationship to the Constructed/Self Image and her Roots in Reconstruction 1987) , Tracey Rose ( Venus Batman 2001), Nina Faustine ( White shoes 2015), Florine Démosthène( Get Azzmatized !2015) Ellen Gallagher….

http://aica-sc.net/2015/08/26/florine-demosthene-a-la-fondation-clement/

– la photographie post moderne
Au tournant des années quatre – vingt, le désenchantement du monde, la désagrégation des repères, l’échec des utopies rendent obsolètes l’idée de progrès et , dans le domaine artistique, la valorisation de l’innovation et des avant – gardes . On passe de l’ère moderne à l’ère post – moderne qui privilégie le questionnement sur la fonction de l’art , le métissage des disciplines, le recyclage de formes préexistantes, les emprunts à la culture populaire autant qu’aux chef – d’oeuvres classiques , l’appropriation.

Dominique Brebion

Vous avez d’autres pistes,partagez les sur http://www.aica-sc.net

Vous pouvez aussi consulter :
http://classes.bnf.fr/portrait/photo/pla/index.htm
https://paulardenne.files.wordpress.com/2011/02/presse_paul.pdf
http://www.laboiteverte.fr/le-premier-autoportrait-photographique/
http://artair.canalblog.com/albums/autoportrait_contemporain/
http://www.paris-art.com/art-culture-France/selfie-et-autoportrait-dun-monde-a-un-autre/rouille-andre/438.html


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