Le 27 septembre 2015 s’est tenu le referendum sur la création de la Commune nouvelle du Val d’Europe.
Alors qu’une écrasante majorité des Val d’Européens s’étant exprimés, s’est prononcée pour la création de cette Commune nouvelle, le refus d’une seule commune sur les cinq, composant l’actuel SAN, a fait échouer le projet de nouvelle organisation territoriale.
Que faut-il retenir de ce résultat et quelles en sont les raisons ?
Tout d’abord, et ce malgré la constitution d’une possible Communauté d’agglomération, qui va remplacer le SAN, il est fort probable que les cinq villages vont se retrouver absorbés par une méga intercommunalité, regroupant les villes de l’actuelle Marne-la-vallée, des limites de la Seine-st-Denis à notre Val d’Europe. Ils y délègueront des représentants selon leur poids démographique, ce qui donnera une influence quasi nulle aux villages du Val d’Europe, face à des villes de 25000 ou 30000 habitants comme Champs-sur-Marne ou Bussy-saint-Georges.
Ensuite, pour certaines communes, le rejet du projet va entrainer une explosion des impôts locaux. Ce que certains de nos concitoyens ont déjà pu constater sur leur taxe foncière. Les communes prenant les devants sur une baisse des dotations de l’Etat et sur le fait de se retrouver pratiquement seules face à leur endettement considérable.
En fait, l’argent était l’un des deux nerfs de la guerre que se sont menées les 5 communes.
D’un coté, une commune qui a su prendre le chemin du développement rapide, tout en le contrôlant. Qui a su accompagner les ambitions de Disney, construire des logements de qualité et accueillir des entreprises, diversifiant ainsi son bassin d’emplois.
Et qui a profité, au maximum, des subsides distribués par le SAN et autres partenaires publics ou privés, afin d’asseoir son développement. Et qui aujourd’hui, entend conserver les atouts de la solidarité d’hier pour assurer ses ressources de demain.
De l’autre, des communes, au développement plus lent, voire même inexistant, qui l’ont axé sur un endettement important, pariant sur les dotations de l’Etat et sur les revenus distribués par le SAN, pour en limiter les conséquences. Aujourd’hui, ce choix se révèle être un échec et le prix à payer sera très lourd dans les années à venir.
Le deuxième nerf est tout simplement, tout bassement, une sombre lutte d’influence politique sur le Val d’Europe.
Une bataille sourde, mais réelle entre partenaires de droite. Une lutte, sans quartier, entre ceux qui se sont autoproclamés Les Républicains et l’UDI et qui tourne à l’affrontement personnel entre élus.
La droite se déchire, car le Val d’Europe, même désuni, se présente comme un bassin électoral de premier plan pour la Seine-et-Marne et les conservateurs. Une région, en plein développement, à la population récente et dynamique, aux multiples entreprises et aux investissements très lucratifs. Une région qui représente pour certains élus aux dents acérées, un excellent tremplin pour des responsabilités plus ambitieuses.
C’est donc, sur l’autel de ces luttes mêlant ambitions personnelles, calculs politiques et égoïsmes financiers, qu’a été sacrifié le projet de Commune nouvelle. Un sacrifice qui fera rapidement perdre toute identité aux cinq communes, noyées qu’elles seront dans l’agglomération géante à venir.